Affiche conçue et réalisée par Area Communication (ZA
Corbara 0495315405)
Rencontres polyphoniques de Calvi : une bonne raison pour visiter la Balagne
Extrait du site de l'office du tourisme de la ville :
"Afin de perpétuer l'héritage des chants polyphoniques et de l'ouvrir à
d'autres cultures partageant la même expression polyphonique, l'association U
Svegliu Calvese en collaboration avec le groupe de chanteurs polyphoniques A
Filetta, a crée ses rencontres en 1988. Elles sont aujourd'hui un rendez-vous
musical d'une grande qualité où se croisent et s'entremêlent les voix de
chanteurs venus du monde entier : mongoles, inuits, tibétains, sud-africains,
cubains, sardes... Au delà de son envergure internationale, cet événement met
en valeur tout l'espace et l'architecture de la haute-ville dont le cœur bat au
rythme de concerts, d'ateliers et de rencontres consacrés à l'art du chant
avec un grand C."
Période : 5 jours à la mi-septembre
Renseignements : Association U Svegliu Calvese, tél
: 04.95.65.23.57,
E-mail : svegliu@wanadoo.fr
Compte-rendu des dernières rencontres polyphoniques du 12 au 16 septembre 2006
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Il s'agissait cette année des 18èmes
rencontres polyphoniques mais pour ma part c'est la première fois que j'ai eu
l'honneur de participer à cette semaine. J'en parlais déjà sur le site par
l'intermédiaire des comptes rendus rédigés par Jean-Claude Casanova avant
qu'il ouvre son propre site.
C'est sous l'amicale pression de la famille
Casanova et d'autres fans du groupe A Filetta que je me suis décidée à
franchir le pas et à rejoindre le très privilégié camp des abonnés. |
Les rencontres commencent
traditionnellement à la cathédrale Ste Marie de Bastia, cette année le mardi
12 septembre. Ce qui marque cette première soirée c'est le plaisir de
retrouver le groupe A Filetta et de découvrir le groupe pakistanais Faiz Ali
Faiz. Je m'attendais à une musique plutôt "geignarde", je découvre
une sorte de transe où les chanteurs sont là pour reprendre et amplifier les
propos de leur très charismatique soliste; l'ensemble me fait penser à la
danse exaltée de derviches. Cette quête de l'extase en séduit plus d'un
puisque le groupe rencontre un certain succès lors de son second passage le
jeudi 14 septembre. Dans un article daté de ce même jour, un journaliste
de Corse Matin évoque le concert de Bastia : "Dans de longs morceaux de
parfois quinze à vingt minutes, le cortex du spectateur semble happé par ces
rythmes trépidants, ces tablas qui résonnent dans le sternum. Pour un peu, on
se croirait dans une rave tant l'emprise est forte. Soutenu par des chœurs
graves et des instruments curieux, hybrides d'accordéons posés à terre, Faiz
Ali Faiz excelle dans l'art dit du qawwali".
Le mercredi 13 septembre, nous
sommes dans le folklore au sens noble du terme. L'ensemble Stepanida
Borisova qui vient de Lakoutie (Nord-Est de la Sibérie) entame une
polyphonie de la nature où voix, petits instruments (notamment des guimbardes)
et costumes brodés de petites clochettes se partagent la vedette. Cette
polyphonie très visuelle est une douce introduction en comparaison de la transe
que nous réserve la chanteuse pour le final des rencontres. |
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S'ensuit un petit voyage oriental et amoureux avec la marocaine Aicha Redouane et ses musiciens. Puis vient la tant attendue représentation de Médéa par A Filetta dans des conditions forcément idéales car l'acoustique de la cathédrale Saint Jean-Baptiste est très bonne. Le disque Médéa étant sorti en juin 2006, c'est la première fois que j'assiste à sa représentation en public et c'est pour moi l'occasion de mettre une voix sur chaque chanteur du groupe.
Le jeudi 14 septembre marque le grand retour de Faiz Ali Faiz auquel on commence à prendre goût. La soirée du 14 sera elle plutôt africaine avec Julia Sarr (Sénégal) et Patrice Larose et les Mahotella Queens. Passons sur les Mahotella Queens, dont la performance sportive façon danse zoulou de mémées survitaminées trouve difficilement sa place dans le cadre plutôt solennel des rencontres; il faut dire qu'elles sont desservies par une sono assourdissante très mal réglée. Une grande déception pour un groupe pourtant très populaire dans son pays (Afrique du Sud).
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Qu'importe puisque le même soir nous avons eu la chance de découvrir la
sublime Julia Sarr accompagnée de son guitariste Patrice Larose.
La dame est la grâce incarnée, une beauté à vous couper le souffle
lorsqu'elle arrive du fonds de la cathédrale en portant un lumignon dans chaque
main. Sa voix est portée avec beaucoup d'amour et de complicité par un
guitariste très à l'écoute. Ses textes en woloff dont on ne comprend pas la
moindre signification ont pour autant un côté apaisant. Bref, c'est pour moi
le concert [non corse] révélation de la semaine, révélation d'autant plus agréable
que l'on retrouve parfaitement l'esprit du concert sur leur CD "Set
Luna". Je l'écoute en tapant ce texte et j'ai l'impression d'être à
Calvi. Le groupe a eu l'intelligence de ne pas profiter des studios pour
rajouter plus d'artifices. J'ai eu la chance de revoir Julia Sarr qui assistait
au concert d'A Filetta d'octobre à l'Institut du Monde Arabe. De visu, elle est
aussi gracieuse que sur la scène à Calvi, très abordable et fort sympathique.
Dans la conversation nous lui lançons de défit de nous chanter quelque chose.
Elle refuse gentiment mais propose en échange de nous laisser un petit message
téléphonique chanté ce qu'elle fera avec beaucoup de générosité quelques
jours plus tard. Un groupe que j'aurais plaisir à suivre et à revoir dans
d'autres circonstances. |
Vendredi 15 septembre commence plutôt
calmement avec l'ensemble Leyli, un groupe féminin de chant persan que
j'ai trouvé un peu triste le vendredi mais beaucoup plus à l'aise lors du
final le samedi, comme quoi, il faut le temps de s'acclimater aux conditions
insulaires.
Ce vendredi est surtout la grande soirée corse des rencontres. En ouverture, A
Filetta nous offre une sublime version du Lamentu di Ghjesu. La soirée se
poursuit avec Cant'in celli, une commande pour le festival de
violoncelles de Moïta (village de Haute Corse) qui a eu lieu en juillet 2006. Quatre
jeunes hommes corses de la nouvelle génération de chanteurs vont se succéder
pour interpréter des chansons anciennes mais néanmoins populaires accompagnés
par sept violoncellistes. L'occasion de découvrir Jean-Luc Géronimi, chanteur d'A
Filetta en solo, Antony Geronimi, chanteur de Voce Ventu en solo ainsi que
Michel Paoli et Petru Santu Guelfucci, digne fils de son célèbre papa. On
n'est pas dans la polyphonie classique mais plutôt dans la sérénade. Un
concert de séduction, symphonique, à faire chavirer les chœurs, du vrai
bonheur ! Avec le seul regret de ne pas avoir de support CD à réécouter par la
suite. Peut-être pour plus tard ? |
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Ce concert est suivi par une formidable prestation du groupe Rassegna
dont l'esprit colle tout à fait aux rencontres puisque le nom même du groupe désigne
un rassemblement de cultures méditerranéennes. Je connaissais déjà les
disques de ce groupe grâce à une de leurs fans (Françoise). C'est un vrai
bonheur de les voir se produire sur scène même si il aurait été plus détendu
de les voir en extérieur (comme prévu à l'origine) plutôt que dans
l'enceinte de l'église. En effet, c'est une musique festive sur laquelle on
aurait presque envie de danser à certains moments.
Samedi 15 septembre arrive vite, avec dans l'après-midi des micros concerts de l'Ensemble Leyli et de Cant'in Celli à l'Oratoire Saint Antoine.
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Puis c'est la découverte du groupe corse Voce
Ventu. Un groupe qui a un seul disque à son actif mais visiblement une longue complicité.
Une forte amitié semble lier l'ensemble de ses membres.
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Dedans, dehors, la magie opère... |
Voir aussi le compte rendu de Jean-Claude Casanova, sur son
site L'Invitu.
Affiche des rencontres avec l'aimable autorisation d'Area Communication (Corbara)
©
2002-2006 Réalisation
et Conception Carole Guelfucci
Dernière modification le 16/10/2006