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Cursichella
POURQUOI CETTE PAGE
?
Vous êtes corse et très calé(e) en polyphonies...
Dans ce cas, la sélection d'une "pinzute" risque de vous décevoir.
Ne parlant pas le corse (honte à moi !), elle reflète plus une sensibilité à
tel groupe ou tel chanteur plutôt qu'un véritable engouement pour leurs
textes, même si je m'attache à suivre les livrets. Ceci dit, un des objectifs
de cette page est de rencontrer de véritables amateurs de musiques corses pour
échanger des impressions. En effet, acheter des disques corses en connaissance
de cause n'est pas toujours aisé. La musique corse n'étant pas largement
diffusée sur les ondes, mes critères de sélection se limitent à la
réputation d'un groupe. Ainsi, si vous estimez que je suis passée à
côté d'un groupe ou d'un chanteur incontournable, n'hésitez pas à m'écrire.
Vous n'êtes pas corse mais
vous avez succombé aux charmes de la polyphonie... ...lors de votre dernier séjour
dans l'Ile de Beauté. Cette page a pour objectif de lister quelques indispensables à acquérir soit pour vous constituer une discographie de
base ou pour illustrer votre vidéo de vacances.
Je vous conseille de commencer
par l'acquisition d'une compilation. Il en sort
plusieurs chaque année au moment des vacances (par exemple : "Corsica,
les plus belles chansons corses", Versailles, 1994). C'est un moyen de découvrir les
différents aspects de la polyphonie. En fonction de ce que vous aimez sur la compilation, vous
pourrez ensuite choisir de découvrir plus en détail tel chanteur ou tel
groupe.
Sur la polyphonie corse...
Elle est très liée à l'identité corse. Son renouveau date des années
70, une période nommée "riacquistu" (littéralement la réappropriation par le peuple corse de sa langue et de sa culture musicale).
Extrêmement variée, elle adopte toutes les formes : sacrée, religieuse,
franciscaine, profane, traditionnelle, contemporaine, world music voire
électronique. Elle reste profondément masculine même si les femmes font aussi
entendre leurs voix. Parfois mal jugée comme étant triste ou austère, elle ne
laisse pourtant personne indifférent.
Extrait de "La Corse" de Dorothy Carrington, Arthaud, 1999, p.
187
"Désormais, je devins une fanatique de cette musique âpre et
envoûtante. On l'entendait alors rarement, sauf dans des endroits perdus, car
elle est peu familière à l'oreille moderne. Les chansons que l'on débitait
aux touristes dans les cafés des villes étaient soit du genre napolitain, soit
de vrais airs corses mais lamentablement déformés, édulcorés et dilués, si
bien que les lamentations déchirantes des hors-la-loi et des veuves affligées
devenaient de banales rengaines pour amourettes de vacances. Malgré les
initiatives de quelques connaisseurs de musique archaïque, ce n'est que tout
récemment que le public s'est mis à apprécier cet art insulaire puissant et
original."
Pour des raisons de droit d'auteurs, je ne souhaite pas diffuser d'extraits
MP3 sur ce site. Pour avoir une meilleure idée des différents styles, il vous
est toutefois possible d'écouter des extraits sur les sites
internets mêmes des groupes, sur des sites spécialisés dans la vente de
disques ou sur
Youtube où les vidéos musicales sont nombreuses. Certaines grandes enseignes
culturelles (FNAC, Virgin, Cultura...) proposent des bornes CD où il est
possible d'écouter des extraits du disque choisi.
A noter, depuis la création de ce site, l'offre de disques insulaires a
considérablement diminué dans les grands réseaux de distribution (la faute à
internet, à la copie des cd, aux mp3 ? Pas ma faute en tout cas !). Le fait est
que les Corses du continent sont souvent obligés de venir dans l'île en
vacances afin de faire leur shopping CD. Une autre solution consiste à
commander sur internet ou à acheter des CD à l'issu des concerts.
Cette page a aussi pour objectif de promouvoir les artistes corses. En effet,
dans un article du 17 janvier 2010 "Chanteurs corses : la marche difficile vers
le professionnalisme" par Ghjilormu Padovani pour Corse Matin, on apprend que
très peu de chanteurs corses ont le statut de professionnel. Les artistes corses
choisissent le plus souvent leur village et leurs racines au détriment d'une
carrière professionnelle qui les obligerait à se produire principalement hors de
Corse. Ainsi, le groupe A Filetta avoue travailler 11 mois de l'année hors de
Corse. Sur 70 concerts en 2009, 5 ont été donnés sur l'île, 10 sur le continent
et 55 dans le reste du monde. Le statut d'intermittent du spectacle étant ce
qu'il est, la question que pose Corse Matin, peut-on vivre de la chanson en
Corse ? est plus que jamais d'actualité.
Pour en
savoir plus sur la polyphonie corse
- Voir ici et avec aimable autorisation de
l'auteur, une étude de Paul Dalmas-Alfonsi (également auteur de La
Corse de Francesca Maria) sur les voceri :
La Déploration Corse :
voceru
et récit, communication au colloque "Les mots, les chants, les
gestes pour le dire : les lamentations dans le contexte européen",
Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), Musée des civilisations de l'Europe
et de la Méditerranée, 20 septembre 2007.
Motifs et contenus dans
les lamentations, quelques exemples corses par Paul Dalmas Alfonsi (2010)
Ce texte était à l'origine, une communication à un colloque sur les
"lamentations" qui s'est tenu à Bastia il y a en novembre 2008, co-organisé par
l'université Paris 4 et la ville.
- Voir aussi un
texte de Joseph Figarelli présentant la musique traditionnelle corse et
écrit au moment du lancement du disque Isulamea auquel
il a largement contribué.
- Un article de Corse Matin du 3 janvier 2012 : "Les
chjami è rispondi une tradition qui perdure" par Jean-Baptiste Susini : les
chjami è rispondi, sorte de joutes verbales, étaient beaucoup pratiquées dans le
passé, notamment lors de foires agricoles.
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Patricia Baudoux, animatrice radio, m'a signalé l'existence d'une nouvelle émission de radio sur la musique corse, sur une radio locale corrézienne diffusant également sur Internet.
Il s'agit de l'émission "Corsica ... ou la musique corse dans tous ses
états", sur la radio Canal Bleu à Objat (19) sur 94.3 et également sur
www.canalbleu.net qui a lieu tous les dimanches de 10h à 11h.
La philosophie de cette émission repose sur la découverte de toute la musique corse : des chants sacrés au pop-rock ; des paghjelle à la monodie ; des groupes aux solistes ; des pièces instrumentales .... Musiques jamais diffusées sur le Continent.
Chaque chant, chaque chanson est re-situé dans son contexte, géographique et/ou historique le cas échéant ; sa forme est expliquée ; les interprètes sont systématiquement présentés, car inconnus des auditeurs ; les titres et albums cités ainsi que la maison
d'édition.
La première a eu lieu le dimanche 28 septembre 2008.
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MES PREFERES SONT...

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L'ALBA
: Ce groupe balanin qui compte actuellement 8 membres a été crée en 1992.
Leur musique, très originale incorpore du chant polyphonique et des instruments
(guitare, percussions, basse, cetera, violon, accordéon, flûtes, clarinette,
clarinette basse).
A l'écoute, l'héritage polyphonique du "Riacquistu" est là mais élargi à
d'autres influences méditerranéennes. La formation est une somme
d'individualités talentueuses : Benjamin Dolignon (terza), Ceccè Guironnet
(clarinette), Cédric Savelli (guitare, violon et multiples instruments à
cordes), Eric Ferrari (basse), Jean-François Vega (guitare, chant) et Sébastien
Lafarge (voix principale).
Ils ont à leur actif plusieurs albums : "I soli ciuttati"
(1999), "Cilva",
enregistré à Pigna, est sorti en 2005, composé comme une suite, il évoque
l'histoire d'une ville imaginaire qui est en même temps universelle et
spécifique à chacun, "Radiche Suprane" s'inspire du livre du même nom du
photographe Tomas Heurer qui a photographié de nombreux arbres notamment dans le
Guissani avec une technique originale qui consistait à laisser ouvert le
diaphragme de son appareil pendant de longues heures, un voyage au cœur des
"racines célestes" insulaires.
"Inspiré de cette œuvre littéraire et photographique, L'Alba y traduit en
musique toute la force poétique et ésotérique qui en découle et tente notamment
de sensibiliser sur un sujet plus que d'actualité, qui est celui de
l'environnement". Marc Costa, Balagnews, avril 2009, p. 28.
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L'ARCUSGI : j'ai
longtemps hésité avant de parler de ce groupe sur cette page, groupe connu
pour ses chants "révolutionnaires" voire très hostiles aux français
et pourtant si l'on s'en tient à la qualité musicale, ce fut pour moi la
révélation de l'année 2004, le disque que j'écoute en boucle depuis sa
découverte. Le disque en question est un concert enregistré à Bastia que j'ai
entendu pour la première fois dans l'enceinte d'une tour, beau symbole de
résistance s'il en est. On peut également avoir un bon aperçu de l'œuvre du
groupe dans une compile en deux CD parue en 2002 chez Ricordu.
"Leur nom vient des petites arquebuses utilisées par les patriotes corses de
Pasquale Paoli contre "l'invasore" (l'envahisseur) français au XVIIIe siècle.
Autant dire qu'avec de telles références, l'Arcusgi affiche clairement la
couleur : chanteurs, d'accord mais aussi militants nationalistes. En près de
trente ans de carrière, ce groupe bastiais atypique, fondé en 1984 par Louis
Franceschi, s'est imposé sur la scène corse grâce à son répertoire musclé et
revendicatif, servi par un incontestable talent vocal et des rythmes sur
lesquels il et difficile de ne pas marquer la mesure en tapant du pied. S'ils
enracinent leurs textes dans la défense du patrimoine culturel et historique
corse, les membres de l'Arcusgi ratent rarement l'occasion de faire découvrir
leur talent ailleurs, notamment au Pays Basque, une véritable "terre d'adoption"
à laquelle ils ont consacré certains de leurs plus beaux textes."
Source : Punti di Vistu, été 2011, n°1, extraits de l'article L'Arcusgi So elli
("Ce sont eux"), p. 38
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BARBARA FURTUNA. Maxime Merlandi,
Jean-Philippe Guissani, Jean-Pierre Marchetti et André Dominicci se
sont rassemblés au sein de ce groupe qui adopte pour nom celui d'un
chant traditionnel ayant pour thème le départ forcé, l'exil, thème au
combien cher au peuple corse. Le groupe a choisi la voie de la tradition en
reprenant des chants traditionnels sacrés, chants toujours interprétés lors
des messes de mariage, des défunts ou de la Semaine Sainte. En plus du
répertoire liturgique, Barbara Furtuna propose des mélodies profanes, sur des
thèmes comme l'amour, l'exil, les ancêtres ainsi que des adaptations de textes
français comme "Le temps des cerises" ou de textes étrangers (sarde,
toscan, géorgien). Leur premier album "Adasgui" (2004) a été
accueilli unanimement par la critique.
Voir aussi RASSEGNA, groupe méditerranéen, auquel
participe Maxime Merlandi.
En août 2006, j'ai eu la chance
d'assister à l'un de leur dernier concert à Santa Maria Poghju. Arrivés
tôt au village, l'endroit nous semble légèrement hostile. A se demander si il
y aura du monde. Comme à tous les concerts du groupe, le miracle se produit.
L'église est archi pleine. Il faut rajouter des chaises dans l'allée : 117
entrée pour à peine 60 places assises. Au premier rang, je suis au chœur
même du groupe. L'émotion est palpable et mettre les voix sur les morceaux de
leur album "Adasgui" tant de fois écouté sur chaîne hi-fi est
jubilatoire. Maxime est toujours aussi charismatique. Jean-Philippe a beaucoup
gagné en assurance et semble prendre beaucoup de plaisir à présenter et
expliquer le travail du groupe, André est un peu le joyeux luron du groupe,
quant à Jean-Pierre, j'en suis encore à me demander comment une telle voix
peut sortir de se petit bonhomme à l'immense talent. A la fin du spectacle, je
rencontre une artiste hollandaise qui est persuadée que son travail de peintre
est directement lié à l'inspiration du groupe. Une communion qui dépasse la
barrière des langues et rassemble les arts. Nous espérons tous la sortie
prochaine d'un nouveau disque pour retrouver les petites merveilles entendues à
ce concert.

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Jean-Marc Raffaelli pour Corse-Matin (juillet 2004) : "Lors des
concerts, on avait été émus par Fiure, une des plus belles créations
mélodiques du groupe, qui à elle seule, mettait en scène tous ces anonymes
disparus qui n'ont de survivance que dans nos mémoires et nos cœurs. Sur le
disque, on a repris à notre compte une autre composition, Un ti ne fà, ce
dialogue père-fils dans lequel au fil du temps on a joué ou jouera les deux
rôles dans l'histoire de la vie"..
Elisabeth Milleliri pour Corsica (juillet 2004) : "L'esprit de chaque chant
a été ainsi rendu, sans le moindre apport d'artifices ou de technologie, par
prises directes, avec l'acoustique naturelle des lieux. Douze titres et quarante
minutes d'heureuse fortune, en heureuse compagnie..." Elle parle ici
des enregistrements à l'église San Martinu de Patrimonio, à la chapelle de l'Immaculée-Conception
de Valle di Rustinu et en extérieur, à Caspitti, pour Furtunatu (chant
d'amour) avec pour tout accompagnement le vent le chant des oiseaux.
Le samedi 22 décembre
2007,
Barbara Furtuna s'est produit au théâtre des abbesses à Paris dans le 18ème.
Lire la très bonne critique de Claude Lechopier sur le site du théâtre : http://theatredelaville-paris.com/upload/BarbaraFurtuna.pdf
Vendredi
21 mars 2008 : décembre au théâtre de la ville et Pâques salle Gaveau
pour un concert Via Crucis à l'occasion du Vendredi Saint. Voir le compte-rendu de ce concert sur une page dédiée.
Sortie le 26 juin 2008 du deuxième album de Barbara Furtuna : In Santa Pace.
Une fois de plus, Barbara Furtuna fait merveille dans l'alternance de
sacré/profane, traditionnels/créations, spirituel/romantisme. Ce disque est un
must. Les fans du groupe qui pourront enfin disposer d'une version enregistrée
du très mélodique chant dalmate, découvrir quelques versions
instrumentalisées en finesse du plus bel effet, apprécier les talents
d'écriture de Jean-Philippe Guissani notamment sur le titre L'innamurati, se
laisser bercer par les voix de Maxime Merlandi et André Dominici qui excellent
(aussi) dans le registre romantique (Veni O Bella et Lamentu chi ti cerca), se
recueillir sur de très beaux chants à la vierge (Maria le sette spade et Tota
pulchra es Maria) car comme le dit Maxime, qui chante prie deux fois. Quant au
public découvrant la polyphonie corse, j'imagine qu'il ne peut être que
séduit par tant de diversités dans le respect des traditions. C'est à mon
sens, LE disque pour aborder la polyphonie corse.
Deux ans après le concert Via Crucis salle Gaveau à Paris, Barbara Furtuna
apparaît sur l'album du même nom.
Dans Via Crucis, Christina Pluhar et son ensemble l'Arpeggiata
expriment la piété baroque chez les compositeurs italiens et dans les chants
populaires napolitains et corses.
Avec Philippe Jaroussky, Nurial Rial et l'ensemble vocal corse Barbara Furtuna,
la maestria autrichienne nous entraîne à sa suite sur un Chemin de croix
exaltant.
Le 29 mars 2010, sort donc un livre disque composé d'un CD et d'un DVD bonus qui
célèbre les 10 ans de l'Arpeggiata.
A la vue des extraits du DVD, il y a autant à voir qu'à entendre chez Christian
Pluhar qui n'a pas peur de mêler musique baroque primitive, danse, voix de
solistes classiques et voix de chanteurs insulaires. Philippe Jaroussky, que
j'ai découvert il y a peu de temps, semble décidément s'imposer dans mes choix
musicaux de 2010, quant à Barbara Furtuna, c'est je pense une chance pour eux
d'être sublimés par un ensemble dont la renommée internationale n'est plus à
faire. Merci chère Christina, de me permettre, grâce à vos choix audacieux, une
initiation à la musique baroque tout en douceur, en complicité, avec un savant
mélange d'humour et de sérieux.
C’est un disque qui se mérite puisqu’il m’a fallu le chercher au 4ème et dernier
étage de la FNAC Ternes. Le plus bel écrin de l’ancien magasin Printemps pour
une petite merveille.
Je n’aurais jamais pensé qu’un jour je puisse devenir fan de musique baroque.
Bien sûr l’attrait pour Barbara Furtuna a été le moteur de l’achat mais au fond
c’est un disque qui m’a procuré un sentiment de quasi béatitude de la première à
la dernière note.
Est-ce à cause des voix divines de Nuria Rial et de Philippe Jaroussky ? Est-ce
pour le cornet à bouquin qui, à lui seul, me fait aimer l’ensemble l’Arpeggiata
? Est-ce à cause du DVD bonus qui accompagne le disque où l’on ressent si
intensément l’enthousiasme, le talent et la bienveillance de Christina Pluhar ?
Est-ce pour ces jeunes corses, pourtant issus de la tradition orale, qui
s’accordent avec tant de justesse à une thématique si codifiée ? C’est un tout
je pense et sans aucun doute une consécration pour Barbara Furtuna. Avec ce
disque, ils vont sans doute toucher des auditeurs étrangers à la polyphonie
corse mais férus de musique baroque. Qu’on ne se méprenne pas, ce disque n’est
pas le CD idéal pour découvrir la polyphonie corse. Dans cette hypothèse, il
vaut mieux se reporter aux deux albums de Barbara Furtuna (voir ci-dessus). Pour
les amateurs de polyphonies déjà avertis, c’est une nouvelle porte qui s’ouvre,
un nouvel espace des possibles.
Extraits du livret
Sur Via Crucis, Barbara Furtuna interprète Maria, une composition basée sur
le thème de La Carpinese, un chant de bergers de Carpino. Le texte évoque la
douleur de la mère qui assiste aux souffrances de son enfant. Le chemin de croix
du fils est en même temps le destin de la mère.
Le chant Suda Sangue, extrait du recueil Lira sacra, et Queste pungente spine,
une cantata spirituale du compositeur, poète et théorbiste Benedetto Ferrari,
dressent devant nos yeux l’image du supplicié dont la tête est ceinte d’une
couronne d’épines. Dans ce morceau, Marie-Madeleine s’adresse à Jésus et lui
parle non seulement de la douleur qu’elle ressent en voyant son corps meurtri,
mais de l’amour qu’elle éprouve pour lui.
Le Stabat mater dolorosa de Giovanni Felice Sances sous-titré Pianto della
Madonna date du XIIème siècle et est attribué au Franciscain italien Jacopone da
Todi. Il a pour thème la douleur de Marie pendant la Crucifixion (texte en
latin).
Enfin, le Lamentu di Ghjesu a été composé par Roccu Mambrini, Toni Casalonga et
Nando Acquaviva, membres de l’Ensemble Tavagna, sur le thème baroque de la Folia,
un chant qui a une résonnance très particulière pour moi.
Le livret est d’ailleurs magnifiquement illustré et documenté et il y a beaucoup
à apprendre notamment sur les traditions de la semaine sainte en Corse (pp. 13 à
15).
Le
11 juin 2013, sorti du nouvel album du Groupe Barbara Furtuna
: Si vita Si
Au grand jour. C'est ainsi que Barbara Furtuna nous apparait sur la
couverture de ce troisième album.
De leurs pérégrinations sur les scènes insulaires et internationales, au
gré de leurs rencontres et collaborations prestigieuses, les quatre
garçons ont ramené de nouvelles envies et une ambition décuplée. De la
polyphonie traditionnelle toujours, bien sûr. Oui, mais pas seulement.
Barbara Furtuna ne s'interdit plus rien et accueille désormais de
manière quasi permanente un cinquième larron en son sein : l'instrument.
La rencontre est belle et foisonnante et le spectre balayé par les
nombreuses créations est étonnant. C'est donc ça, « Si Vita si », rien
moins qu'une volonté affichée d'embrasser passé et présent, racines et
envol, en un même geste artistique, pour inventer le futur de la musique
populaire corse. Savoir d'où l'on vient, savoir où l'on va et surtout
comment on veut y aller : Barbara Furtuna est bien à l'image de son île
(Frédérique Balbinot).
Afin de ne pas surcharger cette page, le groupe fait l'objet d'une page
dédiée où sont notamment évoqués les concerts.
Les derniers concerts commentés sont :
Jeudi 8 août
2013 : Eglise de la Miséricorde à Propriano
Jeudi
10 octobre 2013 : Eglise St Julien-Le-Pauvre, Paris 5ème
Voir le compte-rendu de ces concerts sur une page dédiée.
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CANTA U
POPULU CORSU.
C'est le groupe mythique des années 70 dont plusieurs membres
fondateurs font désormais une carrière solo (Petru Guelfucci, Jean-Paul
Poletti). Certes les membres du groupe se sont renouvelés au fil des années
mais Canta a su rester fidèle à son style d'origine. Les disques vinyles du groupe sont disponibles depuis quelques années sur CD (ils sont
souvent même regroupés par deux disques). Leur compilation "In Cantu"
qui regroupe des titres des années 1975 à 1981 est un must tout comme l'unique
enregistrement en public du groupe en 1981 au Théâtre de la Ville à Paris. En 1995, le groupe s'est reformé le
temps d'un album exceptionnel "Sintineddi" dont le titre phare illustre
magnifiquement le spectacle sons et lumières sur la citadelle de Calvi (l'album
que j'emporterais sur une île !). Leur dernier album "Rinvivisce"
(2001) est dans la lignée de ce qui se fait actuellement, c'est à dire un
savant mélange entre le respect du style traditionnel du groupe et l'ouverture
vers d'autres cultures (ici basque ou irlandaise). A voir aussi un double CD
enregistré en concert en 2003 pour les trente ans d'existence du groupe, une
bonne sélection de titres cultes du groupe. Par delà les années, les membres
de Canta U Populu Corsu n'ont cesser de défendre la culture musicale et
linguistique corses.
Voir la page dédiée à Canta avec notamment
quelques infos sur leur dernier concert à Paris (La Cigale, en février
2010).
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STEPHANE
CASALTA reprend avec son premier album solo "Una
Preghera" (une prière) (2002) le style propre à Giramondu, mélange de
tradition (avec un petit coup de pouce de Jean-Paul Poletti et Patrizia
Guataceca de Soledonna), d'inspiration méditerranéenne et de musique
électronique.
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PETRU CERUTTI : auteur-compositeur-interprète de 4 albums, son
répertoire mêle avec originalité chants corses et expressions
multi-instrumentales : chant, guitare, piano, cetera, mandoline, charengo, banjo
5 cordes, mandouki et alto.
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I
CHJAMI AGHJALESI, groupe culte en
Corse qui a commencé en 1977.
Tout comme Cantu U Populu Corsu, leurs anciens disques sont réédités CD sous
forme de doubles albums.
En 2007, le groupe fête ses trente ans de carrière. Sur les huit membres
fondateurs, on compte encore les frères Pesce Maï, Tony, François et
Camille Albertini qui se souviennent encore avec émotion de leur début.
Leur premier album se débarque alors par l'utilisation d'instruments tels
que le banjo, la basse, la guitare ou encore les percussions pour une
musique qui vient se mêler à des sons d'Amérique latine.
Personnellement j'aime beaucoup
la compilation "I vinti cinque Baroni" (2001), compilation réalisée
à l'occasion de 25 années de carrière du groupe qui mélange les célèbres
compositions ainsi que des reprises comme "Les trois cloches",
"La Complainte de Pablo Neruda" (avec Ferrat) et un "Bella
Ciao" souvent chanté mais rarement enregistré.
"Ils incarnent l'un des fleurons de la musique cors mais ils sont
profondément Bastias. I Chjami Aghjalesi, fondé en 1977 par des lycéens
et des étudiants du quartier populaire de San Ghjiseppu (Saint Joseph) à
Bastia ont donnés à la Corse certains de leurs plus beaux rythmes. A
l'origine de ce nom difficilement prononçable pour un non-Corse, "les
appels de l'aire de battage du blé" rappellent les ancestrales
traditions paysannes qui voyaient les paysans s'interpeller par des
chants et des ritournelles à l'époque des moissons. Antoine Amadei,
Alain Nicoli (aujourd'hui disparu), Camille Albertini, Saveriu Luciani,
Patriziu Croce, Petru Fondacci, Mai, Tony et François "Ceccè" Pesce
constituent le noyau dure de ce groupe dont le répertoire compte
plusieurs titres parmi les plus joués en Corse ("Populu vivu", "Sciroccu",
"Catena"...). Leurs thèmes, très engagés politiquement, allient musique
traditionnelle, chant sacrés et polyphoniques et influences venues
d'ailleurs (sud-américaines, notamment). "
Source : Punti di Vistu, été 2011, n°1, extraits de l'article I Chjami
Aghjalesi, populairees, toujurs, page 39
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CINQUI
SO, groupe que j'ai découvert par leur album "Essenza"
(2002). Un album très "world music". "Cascades de voix
syncopées, mélodies où l'on entend de lointains échos des musiques
camerounaises, algériennes, grecques, séfarades. Le groupe créé en 1990 à
Ajaccio a été souvent invité à l'étranger, du Danemark au Japon et aux
Etats-Unis. Au fil des rencontres avec le pianiste congolais Ray Lema, la Sarde
Elena Ledda, l'Espagnol Pedro Aledo, ou encore Le Mystère des voix bulgares, il
a pris goût aux métissages." (Télérama 2002, Eliane Azoulay).
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A
FILETTA, (la fougère)
Fondé en 1978 et composé de six vois d'hommes, ce chœur se caractérise par une
inventivité toujours renouvelée et une interprétation exigeante. Il perpétue la
tradition orale insulaire mais est également reconnu pour son exploration
d'autres domaines du chant polyphonique, notamment à travers des créations
d'œuvres contemporaines. Le chemin parcouru en plus de trois décennies est riche
d'expériences et de rencontres qui nourrissent leurs créations. Sollicités comme
interprètes par Bruno Coulais pour ses musiques de films (Himalaya, l'enfance
d'un chef - Le peuple migrateur - Don Juan - Comme un aimant...), ils
s'aventurent dans des domaines plus inattendues, tels que le théâtre ou la
danse. Avec le metteur en scène Jean-Yves Lazennec pour Médée de Sénèque. En
danse contemporaine A Filetta a collaboré à trois création de Sidi Larbi
Cherkaoui : "In memoriam" avec les Ballets de Monte Carlo, "Apocrifu" au Théâtre
de la Monnaie à Bruxelles, et actuellement "Puz/zle". Leurs dernières créations
musicales sont issues, pour l'une, d'une commande du Festival de Saint Denis "Di
Corsica Riposu, Requiem pour deux regards", pour les autres de la rencontre
fructueuse avec le trompettiste de jazz Paolo Fresu et le bandonéoniste Daniele
Di Bonaventura qui a débouché sur la création "Mistico Mediterraneo" ou encore
avec l'ensemble à cordes italien Conductus pour un nouveau répertoire sur le
thème de l'eau "Un canti di l'acqua".
Quelques bandes originales de films : "Don Juan" (Jacques Weber, 1998), "Himalaya, L'
Enfance d'un chef" (Eric Valli, 1999, César de la meilleure musique de
film, disque d'or), "Le libertin" (Gabriel Aghion, 2000), Comme un
aimant (Akhenaton, 2000), "Vidocq" (Pitof, 2001), "Le Peuple
Migrateur" (Jacques Perrin, 2001). Le groupe, balanin d'origine, doit
beaucoup au charisme de son fondateur Jean-Claude Acquaviva "dont la direction vocale étonne toujours par son implacable rigueur, sa
précision de métronome, sa quasi-religiosité et sa magistrale humilité. Avec
lui, le chant insulaire n'est ni folklore ni un faire-valoir politique, il est
une authentique expression artistique" (Télérama, Sortir n° 113 du
26 juin 2002). Avec leur disque "Passione" (1997), ils ont obtenu deux
récompenses : Choc de la Musique et Diapason d'Or. Le documentaire de Don Kent
"Voix corses" concernant ce groupe et leur album "Intantu",
diffusé le 12 mai 2002 sur Arte, a fait l'objet d'une publication sous forme de
DVD aux Editions Montparnasse."Don
Kent a su éviter l'éternelle carte postale plages-pêcheurs-accent local en
allant débusquer la face trop souvent cachée de la Corse. Celle d'une certaine
solitude confrontée à l'âpreté d'une nature rugueuse" (Nice-Matin,
19 mai 2002, p. 19). Cet aspect sombre et douloureux du reportage m'a au départ
freinée dans l'acquisition d"Intantu"; finalement c'est un petit
bijou, puissant et magistralement orchestré, le genre d'album à écouter avec
le plus grand recueillement. Cette phrase sur la 2ème de couverture résume
bien le travail du groupe : "chanter c'est, aussi et peut-être surtout,
dire tendrement des choses puissantes et puissamment des choses tendres".
Avec leur album, "Si di mè", A Filetta quitte la recherche musicale
pour revenir à la chanson , "16 magnifiques chansons pour dire à tous et
à chacun, "Tu es des miens"". Cela n'empêche que l'on y
retrouve la patte Bruno Coulais et l'exceptionnel phrasé de Jean-Claude
Acquaviva plus quelques invités comme Antoine Ciosi, Guram Tamazashvili
(chanteur grégorien), Marie-Jo Allegrini et Marie Kobayashi.
En juin 2006, les différents actes de Médée, entendus séparément au hasard
des disques et des concerts sont enfin disponibles sur l'album Medea. Le projet,
né à Calvi à l'issu d'un concert, consistait à mettre en scène une
traduction corse du texte de Sénèque, joué dansé et chanté par les
chanteurs/acteurs d'A Filetta, présents sur scène et interprétant le Chœur.
Quatre longs cœurs d'une durée totale d'environ 48 minutes pour évoquer les
amours passés de Médée et Jason, l'épopée des argonautes et enfin, la
fureur meurtrière de l'épouse répudiée, puis bannie du royaume.
Voir le communiqué
de presse (doc pdf) paru dans La Corse Votre Hebdo n° 364 du 4 au 10
août 2006.
D'après plusieurs interview données par JC Acquaviva au moment des rencontres
polyphoniques de Calvi 2006, Médée est un tournant dans le travail du groupe :
"Jusque là on aurait pas pu forcément nous distinguer des autres
groupes polyphoniques parce que l'on chantait une tradition orale comme d'autres
: Tavagna, nous, les Chjami Aghjalesi, Canta U Populu Corsu, tous les groupes
polyphoniques corses travaillent sur le même répertoire polyphonique. Médée
arrive à un moment où notre musique a beaucoup évolué et ça produit une
musique qui va nous permettre d'aller beaucoup plus loin, aller sur des choses
plus osées, plus contemporaines, plus modernes, notamment sur le plan des
harmonies avec le Requiem, le Chemin de Croix, qui du coup s'éloignent de la
tradition mais proposent des pistes de prolongement. Médée est aussi une
pierre angulaire dans la façon de travailler du groupe. Avant Médée le
travail n'était qu'oral. Après Médée le travail n'est pas écrit (pour
autant) mais il est fixé dans les grandes lignes harmoniques."
Au cours de ces interviews, JC Acquaviva évoque la créativité du groupe et
leur retard sur la production de disques.
Ainsi de nombreux projets non encore enregistrés sont en cours : Marco Polo,
"La Grammaire de l'imagination", un opéra pour enfant "Robin et
Marion", une musique de dessin animé "Max and Co", un chemin de
croix, une passion, un requiem, une œuvre composée pour A Filetta et un
quartet bulgare, une coopération entre A Filetta et des musiciens de
jazz...Bref, de nombreuses découvertes en perspectives !
En 2007, A Filetta s'est produit à plusieurs reprises avec l'ensemble
instrumental de Corse. Pour la première fois, les sept chanteurs du groupe
étaient accompagnés par 45 musiciens et un chef d'orchestre (Philippe Bender)
pour présenter des œuvres de Bruno Coulais, de Jean-Claude Acquaviva et de
Jean-Michel Gianelli.
En mai
2008, le groupe sort un nouvel album "Bracanà", fait de bribes de
vie que le chant a cristallisées au cours des ans. Deux ans après la parution
de "Medea", ce nouvel opus comprend 14 titres a cappella issus de
divers répertoires créés entre 2001 et 2006. Un disque ouvert, "bariolé"
comme son nom l’indique sur lequel A Filetta donne à entendre, certaines de
ses créations jusqu’ici inédites. Les textes (hormis ceux de la liturgie)
sont signés Jean-Claude et Jean-Yves Acquaviva, Primo Levi, Pampasgiolu et
Petru Santucci. Bracanà a été couronné par le prix du
disque musique du monde Charles Cros le 21 novembre 2008. Voir
le palmarès.
Un DVD consacré aux 30
ans d’A Filetta : trent’annipocu, trent’anni assai (trente ans c’est peu, mais tellement)
Il est paru le 30 novembre 2009 et a été réalisé par Cathy Rocchi.
Le coffret contient :
** un documentaire de 78 minutes, sous-titré en français, retraçant le
riche parcours d’A Filetta, un parcours révélé par l’intime parole de
chacun des membres du groupe actuel, étayée par des photos, lettres,
témoignages, mots, voix et chants.
** un concert à l’oratoire St Antoine de Calvi, dans une prestation
intimiste, inédite, offre une trentaine de chants qui firent et font le
répertoire de cette formation atypique : chants traditionnels, musiques
de film, œuvres créées pour le théâtre, répertoires tant liturgiques que
profanes.
** un bonus audio 8 titres « Pè a scusa » livre quelques anciennes
chansons du groupe issues d’albums aujourd’hui épuisés, ainsi que
quelques inédits.
Ces documents ont été réalisés par Cathy Rocchi pour le magazine
“Ghjenti” (France 3 Corse Via Stella).
Voir
leur dédicace.
En savoir plus sur ce groupe,
plusieurs pages leur sont consacrées avec photos, impressions de
concerts et chroniques de leur albums, le tout grâce à la
très amicale participation de Jean-Claude Casanova, rédacteur et photographe.
A
lire absolument pour tout savoir sur ce groupe au parcours exemplaire et
pour la finesse de l'étude de Jean-Claude, vraisemblablement leur plus grand
fan.
En savoir plus, sur la page dédiée au groupe.
Mercredi
11 septembre 2013 et dimanche 22 septembre 2013 : Conversation(s)
A Filetta et Fadia Tom El-Hage
à Calvi dans le cadre des Rencontres Polyphoniques pour le 11 septembre et à
l'Eglise Saint-Mathurin de Larchant (77) dans le cadre du Festival d'Ile de
France pour le 22.
Voir le compte-rendu sur la page dédiée au groupe.
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PATRIZIA
GATTACECA : Après avoir faire carrière au sein du groupe Soledonna,
Patrizia Gattaceca semble s'orienter vers une carrière solo. En 2005, elle sort un album intitulé "Di Filetta e
d'amore". Enseignante de langue et de culture corse, cette militante
de la cause corse ne dissimule pas ses engagements politiques. Son prochain
album "Mezziornu" dont la sortie est prévue pour la rentrée 2008
sera d'abord un hommage à Jacques Thiers dont elle a suivi les cours de corse
alors qu'elle n'était que lycéenne.
Nouvel album de Patrizia Gattaceca : "Meziornu" (Angelina Productions - sortie le 15 décembre 2008)
Après "Di filetta é d’amore", premier album solo paru en 2005, Patrizia Gattaceca présente
"Meziornu". Elle rend hommage à la langue corse en mettant en musique des poésies tirées du recueil
"L’aretta bianca" de Jacques Thiers, et présente une nouvelle facette de sa créativité sans cesse renouvelée. Dans une veine folk-world acoustique teintée de sonorités méditerranéennes,
Meziornu célèbre l’ouverture de la Corse vers le monde.
Au côtés de son producteur et guitariste Jean-Bernard Rongiconi, Patrizia Gattaceca a convié, entre autres, deux des meilleurs musiciens insulaires, Jean-Marie Giannelli (basse) et Patrick Mattei (guitares, harmonica, chœurs), ainsi que la chanteuse espagnole Josephina (percussions, chœurs) et l’accordéoniste malgache Régis Gizavo.
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GIRAMONDU (le tour du monde ou globe-trotter) : ce groupe créé en
1993 et qui rassemblait plusieurs artistes issus des groupes A Filetta, I
Muvrini ainsi que des natifs du village de Poggio d'Oletta (voir ma
page sur ce village), a rencontré un très grand succès avec son deuxième
album "Mediterraniu" (1998). Et pour cause ! Ce jeune groupe a su
conjuguer modernité dans les arrangements musicaux et tradition dans
l'écriture des textes et dans leur inspiration. Ils ont su prendre le meilleur
de leur illustres parrains tout en créant un son nouveau, mélange d'influences
méditerranéennes et groovy. Les deux leaders, Maxime Merlandi, chanteur et
Stéphane Casalta, auteur-compositeur-interprète se sont malheureusement
séparés en 2000 au faîte de leur succès. Ils poursuivent chacun leur
carrière, Stéphane Casalta en solo et Maxime Merlandi au sein du nouveau
groupe Barbara Furtuna (voir ci-dessous).
En 2003, Giramondu se reforme avec quelques musiciens de la formation d'origine.
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Evidemment ce
site n'existerait pas sans PETRU GUELFUCCI.
Fils de Filice Antone Guelfucci, célèbre violoneux, il est originaire de
Sermanu, petit
village au dessus de Corte. Ancien chanteur du groupe Canta U Populu Corsu à l'origine
du renouveau de la
polyphonie corse dans les années 70, il aime à se présenter comme un
chanteur-apiculteur. Sa voix "rocailleuse" est sa signature.
Son premier succès "Isula" extrait de l'album Isula (1987) est
souvent repris en fond sonore des reportages sur la Corse. Ses albums "Corsica"
(1989) et "Vita" (1999) ont illustré les chorégraphies de la danseuse corse Marie-Claude
Pietragalla."Corsica" est un hommage à l'Ile de
Beauté. Le thème du ballet porte sur la dénomination patriarcale, le pouvoir
et le courage des femmes corses et leur influence sur les hommes. [...] "Vita"
est un hymne à la vie et à la Corse. Les éléments naturels sont le grand
thème du ballet. L'eau, la terre et le feu représentent l'errance, les racines
et l'énergie". (Nice Matin, Corse Hebdo, 21 janvier 2000, pp. 30-31).
Avec son groupe Voce di Corsica, il enregistre en 1994 un disque de musique
traditionnelle qui lui vaudra une Victoire de la Musique en 1995. Cette même
année, il assure la première partie du concert de Renaud. En 1996, il
rencontre Pascal Périz, chanteur du groupe Pow Wow. Il assurera alors la
première partie des concerts à l'Olympia du groupe Pow Wow. Cette
collaboration se poursuit sur le cinquième album de Petru "Vita"
(1999) où il adapte une chanson de Pascal Periz "Une autre ville" qui
devient "Una altra cita". Pascal Periz signera également la musique
du titre "Sognacciu".
Petru Guelfucci s'est produit régulièrement au Canada pendant une quinzaine
d'années. Il a vendu là-bas beaucoup albums (peut-être même plus qu'en Corse
et sur le Continent), ce qui lui a valu un disque d'or. Depuis quelques
années, il semble s'être retiré de la scène pour se consacrer à ses
abeilles et à ses châtaigniers. Il conserve toutefois un rôle dans le milieu
musical par son engagement au sein du Centre de Musiques Traditionnelles de
Corse basé à Sermanu qui a pour objectif de promouvoir et de développer la
pratique des musiques, des danses et du chant traditionnel Corse. En octobre
2005, il a contribué au disque "Polyphonies profanes et sacrées"
avec le groupe Voce di Corsica. Le disque ne semble pas être encore diffusé
sur le continent.
Voir l'article qu'a consacré La Corse Votre Hebdo à Petru et Petru Santu
Guelfucci : Au nom du père et du fils par Noël Kruslin, photos de Christian
Buffa in La Corse Votre Hebdo, du 9-15/11/2007, n° 288, pp. 20-21. On y apprend
que père et fils partagent la même passion pour l'apiculture et le chant.
Petru Guelfucci, parlant de son fils : "Il a une belle voix,
généreuse, avec une interprétation qui, à mon avis, sort de l'ordinaire. Il
a un vrai sens du chant. J'espère le voir sortir un album,
confie celui
qui en fera sûrement de même prochainement, pour ajouter une nouvelle œuvre
à sa riche discographie. Mais le chanteur confesse un brin de lassitude. Je n'ai plus trop envie. D'autres voix, plus jeunes, doivent s'affirmer.
Le potentiel existe".
Depuis 2005 (aux côtés de son épouse Michèle Guelfucci et
de Jean-Paul Poletti),
Petru Guelfucci s'est battu pour faire inscrire la polyphonie corse
traditionnelle sur la liste de sauvegarde d'urgence de l'Unesco.
"Le Jeudi 1er Octobre
2009,
le Cantu in Paghjella profane et liturgique de Corse a été inscrit sur la liste
de sauvegarde d'urgence par le Comité intergouvernemental de l'Unesco réuni à
Abou Dhabi (Emirats Arabes réunis). Michèle Guelfucci, présidente de
l'association Cantu in paghjella et rédactrice, avec Dominique Salini, du
dossier d'inscription, était présente à cette session de l'Unesco. Dans son
intervention qui a succédé à la délibération unanime de l'Unesco, elle a
remercié l'Etat qui a transmis favorablement la demande d'inscription à l'Unesco
et l'Assemblée de Corse qui a voté, à l'unanimité, une motion demandant cette
inscription (Puis, elle a rendu hommage aux maillons anonymes de la chaîne de
transmission, particulièrement ceux qui sont aujourd'hui disparus. Enfin, elle a
tenu à préciser que cet "héritage sans testament" qui fut, dans les années 1970,
un emblème identitaire appartient désormais au patrimoine immatériel de
l'Humanité et contribue à la diversité culturelle." (extrait du site
http://www.cantu-in-paghjella.com/).
"La pratique de la paghjella est en danger, son entrée au patrimoine
immatériel de l'Unesco, va nous permettre de faire en sorte de la sauver mais ce
n'est pas gagné d'avance, insiste Petru qui sera, avec d'autres, un
enseignant, une courroie de transmission de la tradition" (phrase extraite d'un
article de Corse Matin du 27 janvier 2010).
Alors que Petru Guelfucci et son fils Petru-Santu enregistrait les messes de
Sermanu et de Rusiu en novembre 2009, le magazine Terra Corsa leur a consacré un
portrait dont j'aime beaucoup le titre : "Voix de miel", Terrra Corsa n° 29, 1er
trimestre 2010, p. 32-33 par Marie-Joseph Arrighi-Landini et Jean Harixçalde
(photos). A noter, l'ensemble de l'article qui se consacre à ces "filles ou fils
de" qui veulent sublimer l'effort ou le talent de leurs parents montre à quel point
l'esprit de famille est resté fort en Corse.
Voir l'extrait sur les Guelfucci,
père et fils.
Après
plusieurs années d'absence, Petru Guelfucci a sorti en 2009 un nouveau disque
"Si mea" où il s'est entouré de nombreux talents, Christophe Mac Daniel, la
canadienne Luce Dufault, Jean-Marc Bertrand, Mai Pesce et son fils Petru-Santu
Guelfucci.
Voir
sa dédicace.
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Né en 1998, ISULATINE
réunit Antoinette d'Angeli, Elisabeth Andreani et Letizia Giuntini. Ces
trois jeunes femmes issues du jazz ou du chant traditionnel (Letizia a vécu
toute son enfance à Lumio à côté du Carubbu cher à A Filetta)…ont déjà
chanté ensemble dans différentes formations (Anghjula Dea) autour d'une même
passion pour le chant. Comme le laisse présager le nom du groupe (Isula+latine),
leur répertoire témoigne d’une volonté d’ouverture et se compose d'une
palette de chants d'horizons très différents.
Leur album "Sogni d’Aprile" enregistré en avril 2003 contient 14
titres, des créations en langue corse et des chants traditionnels d'ici ou
d'ailleurs (un gospel, deux chants géorgiens, paghjelle, nanne).
Ces chants se veulent un regard sur la société d’aujourd’hui. Une place
toute particulière est faite aux enfants au travers des "nanne"
(berceuses : A Richezza, Nannina la mia diletta, Dormi per pena) mais aussi des
créations comme "Aprile" relatant la naissance de Lena, la fille d’Elisabeth,
"Figliolu di guerra".
" Notre attachement envers notre terre se traduit par l'ensemble de
l'album, voulant ainsi, en toute humilité, créer un lien fort entre notre
tradition , des chants qui seront toujours ancrés en nous et une créativité
constante en langue corse.
Juin 2008 : sortie de l'album
"Sumena Amore" (semer l'amour), douze titres qui sonnent comme un hommage à la femme,
sous toutes ses facettes, à la fois amante, mère et parfois rebelle. C'est le
poète Paulu Santu Parigi qui pose des mots sur leur musique. Le magazine
Méditerranée Magazine permet de découvrir 3 titres de ce dernier album et une
reprise du premier disque du groupe. La chanson A Venzulasca rend
hommage, sur un air de paghjella, à ce petit village dont sont
originaires deux des chanteuses; dans Stella di ghjornu (étoile du
jour), le poète rend hommage à la muse qui l'inspire; Dolce Spere (doux
espoir) chante le drapeau corse et, loin de l'image masculine et violente qu'il
a pu inspirer, évoque pour Isulatine le bonheur de la vie insulaire, empreinte
d'efforts pour que les hommes vivent en paix. [texte de Stéphanie Lambert pour
Méditerranée Magazine].
Voir leur dédicace.
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MADRICALE
: Yves Pasquali de SAN DAMIANU a créé en 1986 la première école de
polyphonies en Corse; Yves l'appela MADRICALE. On y apprenait (u cantu
in paghjella ) : paghjella, terzettu, madricale, messe, curentina. Le groupe
issu de cette école a enregistré deux CD et donné des centaines de concerts
en Corse, sur le continent, au pays basque et en Sardaigne. Les jeunes, de 8 à
16 ans, se sont fait remarquer comme ambassadeurs de leur culture. Les chantres
de SAN DAMIANU faisant partie du gro , ont enregistré un CD de
"canti in paghjella di SAN DAMIANU" qui est une référence
traditionnelle. Dans le droit fil de la tradition corse, MADRICALE se veut
garant d'un savoir faire et d'une pensée polyphonique spécifique à la grande
CASTAGNICCIA [région du centre Corse]. Ce groupe, engagé culturellement, est
porte parole de la cause corse et défenseur ardent d'une langue en perte de
vitesse.
Pour mieux comprendre l'étonnant parcours d'Iviu Pasquali, voir aussi ses
ouvrages, cités dans la page livres sur la Corse.
Septembre 2012 : sortie de l'album Sempre fidi
Ce nouvel album,
au sein duquel le groupe alterne les chants
profanes et sacrés, traduit les 25 années de
présence, de militantisme culturel, de
transmission auprès des jeunes générations.
Aucun des chanteurs n’est professionnel de la
musique, mais tous chantent depuis leur plus
tendre enfance... C’est au cœur de la
Castagniccia, haut lieu «di u cantu in paghjella»
qu’est né le groupe Madricale et c’est dans
cette région somptueuse et typique qu’il a
choisi d’enregistrer ce véritable joyaux de la
polyphonie corse ! Une œuvre qui perpétue la
magnificence et l’invention de ce chant
populaire.
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MARCELLESI :
Dans la famille Marcellesi, je demande :
Jean-Pierre, auteur de "Barqueiro"
(2000), album complètement
atypique dans le paysage musical corse où se mêlent fado, bossa, samba, mambo,
rythmiques africaines et traditionnels corses, le tout supporté par une voix
superbe. Jean-Pierre Marcellesi partage son temps entre Paris et Porto-Vecchio,
ville d'origine de la famille.
Voir
aussi un enregistrement d'un live réalisé sur une scène à Paris "Marcellesi
[Jean-Pierre] en concert, a purgata andalughja", peu diffusé (même en Corse), vendu
en presse un peu comme un disque bonus dans un magazine et pourtant c'est
vraiment un chouette concert.
Dernier disque connu "Solu Mai". Le journaliste de Corsica
Magazine semble apprécier tout comme moi cet artiste dont on ne parle pas
assez. J'attends d'acheter le disque pour vous en dire plus.
"Solu maï". Jamais seul.... Perfectionniste inspiré, Jean-Pierre Marcellesi
installe des climats étranges, compose des mélodies subtiles, d'une apparente
simplicité, d'une rare beauté, qui vous saisissent à l'oreille et ne vous
quittent plus. L'album, dans sa diversité, est le reflet fidèle de son
inspiration foisonnante, de sa voix magique en liberté sur paroles, dont le
timbre s'affranchit de toutes les pesanteurs mais pas de la gravité qui nous
plaque au sol. En duos, en solo, en cadeau, quand la Méditerranée lui vague à
l'âme, sa chanson nous parle au cœur...
Dans la même famille, Charles, frère de Jean-Pierre, également chanteur,
s'est exilé au Cap
Vert en tirant le meilleur parti du mélange des cultures dans son album
"Corsicaboverde"
(2000) : pas un disque de
polyphonies corses à proprement parlé mais un disque sur des rythmes
capverdiens où corse et créole portugais se mélangent pour rendre hommage à
la Corse, "laissée si si loin, comme un amour perdu que l'on pleure".
Egalement en attente d'écoute, Métis. On sent dans cet album fort bien nommé
"Métis", les influences des années Surghjente comme de sa rencontre
avec Cesaria Evora, dont la maison de disque Lusafrica signa le premier album du
chanteur. L'univers ensoleillé de Charles Marcellesi, qui rappelle parfois
celui de Lavilliers (ah c'est donc pour ça que je l'aime tant !), s'enrichit de
trois beaux duos, l'un avec Nidia Lopez, le suivant avec I Muvrini et le dernier
avec Jean-Pierre Marcellesi, ainsi que d'un trio avec Nidia Lopez et Mario Lucio
(critique du magazine Terra Corsa n° 27, juillet-août-septembre 2009).
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Difficile de parler de polyphonie corse sans évoquer les
MUVRINI
(les mouflons), le
groupe corse le plus connu du grand public. Jean-François Bernardini et son
frère Alain ont commencé à chanter à l'âge de 10 ans avec leur père dans
les premiers concours de paghjella (complainte à deux ou trois voix). Leur style s'apparente
désormais plus à de la
"world music" qu'à de la polyphonie pure. On trouve même sur leurs
albums des instruments (cornemuses, vielle) plus celtiques que corses (pas
étonnant qu'ils plaisent bien aux bretons !). Reste que le charisme du chanteur
Jean-François Bernardini est à l'origine de très beaux duos ou reprises,
comme le célèbre duo avec Sting "Terre d'Oru", réalisé à partir
de la version anglaise "Field of Gold". Ce duo figure sur l'album
"A Strada" (2000), première compilation du groupe composée d'un CD de
musiques "profanes" et d'un CD de chants traditionnels (ce qui tend à
prouver que les Muvrini ne font pas que de la world music !). Pour ce groupe, je
vous recommande les versions live, par exemple le concert au Zénith
(1994) ou le concert à Bercy (1996), où l'on retrouve toute l'énergie et
l'esprit festif des concerts.
L'été
2002 a été marqué par la très médiatique sortie d'un disque "Umani"
(Humains) qui rassemble les préoccupations humanistes du groupe. C'est le
disque des rencontres : rencontre avec Mc Solaar et deux chanteuses afghanes sur
le titre phare de l'album "Jalalabad", rencontre avec Stephan Eicher
sur "Un sognu pè campà" (Un rêve pour vivre, très poétiquement
traduit en langage des signes sur scène), rencontre avec Joséfina Fernandez,
chanteuse d'origine gitane andalouse, qui accompagne le groupe sur scène, rencontre avec
Antoni Tapies, artiste catalan, qui illustre l'album d'une de ses oeuvres,
rencontre avec Luz Casal et les chœurs basques d'Oldarra sur "Erein eta
joan" (Je sème et je m'en vais, chanson où se mélangent le corse, le
breton, l'occitan, le basque et le catalan). Par cet album, les Muvrini prouvent
une fois de plus qu'avant d'être corses, ils sont avant tout citoyens du monde.
Il est rassurant de voir qu'après plus de 20 années consacrées à la défense
de la culture corse, le groupe se renouvelle et s'enrichit encore en s'ouvrant
d'avantage au monde, à l'humanité. "Bien sûr, les plus fervents gardiens
du temple de la tradition insulaire seront très agacés par le succès tenace
de ces Corses entrés dans le moule de la variété. Et c'est vrai que les
chansons policées des Muvrini n'ont plus grand chose à voir avec le chant
rugueux de leurs ancêtres...Mais les frères Bernardini ont d'autres atouts :
des voix solides, des arrangements léchés et un discours humaniste. On
repassera pour l'authenticité, mais on saluera ces hommes qui défendent une
culture en l'ouvrant sur le monde" (V.L., Télérama, Sortir, mai 2003). A noter, "Umani" est aussi un
livre (éditions du Seuil) qui rassemble les poèmes et les notes de
Jean-François Bernardini. En 2003, Les Muvrini ont remporté une victoire de la
Musique, catégorie "World". En mars 2004, les Muvrini étaient les
invités des nuits celtiques qui se sont déroulées au Stade de France.
A noter : la chanteuse Joséfina qui a accompagné le groupe I
Muvrini (notamment sur la tournée Umani) poursuit désormais sa carrière
en solo. Pour son premier album Caminando, qui signifie en marchant, elle
a travaillé aux côtés de Jean Bernard Rongiconi, qu'elle a connu grâce
aux Muvrini. En 2007, elle devrait sortir un nouvel album mélangeant à
nouveau le flamenco et les autres styles de musique.
A la
rentrée 2005, sort leur album "Alma", âme en Corse. Avec cet
album, enregistré en Corse et en Afrique du Sud, le groupe continue à marier
les cultures en incluant des rythmes africains et en associant leurs voix à
celles de chanteurs zoulous. "Cest une rencontre très riche avec un
pays et une culture où j'ai ressenti quelque chose de très fort, explique
Jean-François Bernardini. Les Zoulous sont dévoués à leur musique et leur
langue comme les Corses." (Fabrice Laurent, "Alma, le nouveau
chant du chœur d'I Muvrini", La Corse Votre Hebdo du 14 octobre 2005).
En décembre 2006, le
groupe sort un coffret CD + DVD du concert qu'il a donné à Bruxelles le
18 décembre 2005 devant 7000 personnes dans le cadre de la tournée
"Alma". Le dernier live étant celui de Bercy en 1996 (voir plus
haut), un nouvel enregistrement public du groupe s'imposait.
Le 19 novembre
2007 I Muvrini sort son nouvel album I Muvrini et les 500 choristes.
Ca sent à mon goût un peu trop le cadeau idéal de Noël ou la soirée
de fin d'année animée par un gentil Drucker, néanmoins cet album est
riche de duos et reprises, un art dans lequel le groupe excelle. Sur ce
nouveau disque, pas moins de 3 duos (avec Sarah Brightman, soprano
anglaise, avec Anggun sur une reprise corso-anglaise de Streets of
Philadelphia de Bruce Springsteen et avec Tina Arena sur A voce rivolta) +
2 reprises dont Amsterdam de Jacques Brel et Veiller tard de Jean-Jacques
Goldman. Devant un tel engouement des artistes français et internationaux
à chanter avec les frères Bernadini, on ne peut que louer leur ouverture
d'esprit et leur promotion de la langue corse qu'ils savent si bien marier
à des grands classiques de la chanson. Les Muvrini se produiront à Paris Bercy avec 500 choristes les
8 mars 2008 et projettent ensuite une tournée internationale.
"Ceux qui oeuvrèrent jadis à la sauvegarde des vieilles
polyphonies travaillent à leur élargissement, quitte à froisser les
puristes. Sur I Muvrini et les 500 choristes, la chorale n'est pas un
artifice elle donne son souffle aux mélodies. Parmi les invités, c'est
étrangement Tina Arena, chantant en corse (!), qui s'en sort le
mieux" in Télérama 3028 du 23 janvier 2008, p.63

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Les Muvrini à la Fnac St Lazare le 10
septembre 2002 pour leur album Umani
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LES
NOUVELLES POLYPHONIES CORSES (dont le
cœur féminin s'est rebaptisé
SOLEDONNA). Les femmes corses luttent contre la violence et chantent aussi
! Crée en 1989 par deux amies d'enfance, Patrizia Gattececa et Patrizia Poli,
le groupe a connu une reconnaissance internationale et la collaboration de
plusieurs vedettes dont Patti Smith, Manu Dibango et Bernard Lavilliers. Leur premier disque a
reçu une Victoire de la Musique en 1992 et un grand prix Sacem; en 1994, le groupe a fait l'ouverture des
Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en interprétant "Giramondu" :
"ce que je retiens de ces instants, c'est l'immense fierté de faire
découvrir notre polyphonie au monde entier" (P. Gattaceca). C'est en 1998 que le trio Soledenna est créé (Lydia Poli rejoint les deux
Patrizia). Leur dernier album "Isulanima" fusion des mots
"île" et "âme" s'inscrit dans la lignée de ce qui a été
réalisé avec pourtant une modernité retrouvée. Cet album fait suite à une
résidence d'artistes que les deux Patrizia et Lydia ont organisé à Bastia
pour y accueillir des musiciens géorgiens. On y retrouve également le
guitariste andalou Ramon Sanchez et le percussionniste algérien Khalifa Rachedi.
Une compilation qui date de 2000 reprend leurs principaux titres.
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Autre ancien membre du groupe Canta U Populu
Corsu, JEAN-PAUL POLETTI a
lui choisi de mettre sa voix de ténor au service de chants sacrés. Avec le chœur
d'hommes de Sartène, dans ses albums "Polyphonies
corses" (1996), "Fiori di memoria" (1999), "Messa Sulenna",
"Cantu di a
Terra" (2004) et "Terra Mea" (2005), il revisite les lamentu, les
complaintes de prisonniers, les airs de Noël, les chants de battage du blé et
enregistre des extraits de la Divine Comédie de Dante transmis oralement par
les bergers.
Jean-Marie Colombani parlant de Jean-Paul Poletti : "J'ai admiré, comme
beaucoup d'entre nous j'imagine, un parcours qui, de classique dans l'ordre des
chansons populaires et identitaires, est devenu de plus en plus poétique et
exigeant. Pour culminer aujourd'hui avec le Chœur d'hommes de Sartène, qui
pour moi, exprime l'essentiel : à savoir que l'on peut avoir conscience de ce
que nous sommes que si l'on replonge aux racines de la latinité; en l'espèce,
les manuscrits des franciscains du 14ème siècle qui étaient dépositaires de
cette culture. Et c'est cette latinité même qui a quelque chance de nous
porter vers l'universel, donc vers l'avenir."
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ANGHJULA POTENTINI : originaire de
Poggio d'Oletta, elle a dû hériter du don de la polyphonie d'un papa berger,
chanteur et acteur à ses heures. Avec Lettera d'amore (2006), elle sort
son premier disque où elle présente des chants traditionnels. Elle est
accompagnée de trois musiciens de formation classique, violoncelliste,
contrebassiste, pianiste : Illès Kammarti à la contrebasse, Marwen Kammarti au
violon alto et Philippe Rak aux marimba, malodica et parcussions. Sur un titre
elle a même invité ses voisins et vraisemblablement amis d'enfance, les
chanteurs du groupe Barbara Furtuna. Un album qui d'après plusieurs auditeurs a
de forts accents de fado. Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion de voir
Angèle en concert mais j'ai pu échanger quelques mots avec elle au village en
août 2006. Elle travaille dur pour un succès bien mérité. Souhaitons-lui une
longue carrière.
Fin octobre 2007, Anghjula travaille à la préparation d'un nouvel album de
créations dont elle a chanté un titre en exclusivité dans l'émission Volt'é
Gira sur France 3 Corse.
2009 : Nouvel album Fiara
Après de multiples collaborations remarquées, Anghjula Potentini nous livre son deuxième album solo, fruit d’une introspection musicale et émotionnelle intense. Fiara (flamme) est un ensemble de treize chansons en langue corse. Le résultat de ce travail est une œuvre d’une grande sensibilité. Les textes, pour la plupart écrits pour la chanteuse, sont magnifiés par une voix ample et généreuse, servis par des mélodies à la structure rythmique très précise. Ces compositions traduisent, sans artifices, la force de la personnalité
d’Anghjula Potentini.
Anghjula Potentini nous parle d’une Corse à la nature parfois maltraitée, de villages qui ont perdu leur charme d’antan. Elle se plaît à honorer la mémoire de ses ancêtres. Pourtant, point de nostalgie ! Après un premier album nourri de tradition orale, la chanteuse choisit pour Fiara des textes d’aujourd’hui, des poèmes à la portée universelle comme des histoires ancrées dans le quotidien. Mystères de l’au-delà et joies d’ici-bas l’inspirent tout autant.
Ces mots nous parlent. Ces notes nous touchent. Cette voix nous fait vibrer. Anghjula Potentini chante l’espoir, l’amour, la passion. La flamme qu’elle souhaiterait ravivée en chacun de nous, illumine cet album de bout en bout.
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A RICUCCATA : le mot a "ricuccata" a pour signification les
ornements de la voix, des fioritures qui jouent sur des intervalles musicaux
variés et rapprochés, chaque chanteur a ses propres "ricuccate". Ce
groupe de 5 chanteurs intègre dans son programme des créations, des
adaptations ainsi que des chants de culture polyphonique différentes tels que
la Géorgie, la Sardaigne ou l'Italie. Ce groupe est également organisateur du
festival "Quanti di qui", qui a lieu tous les ans à Vignale, voir
plus bas, rubrique Concerts.
En 2008, sortie de :
"Mediterradiche", une adaptation de chants profanes corses et du
bassin méditerranéen. C'est un disque très touchant. Je pense que
l'enregistrement dans l'église Santu Lusoriu de Vignale y est pour beaucoup. CD
très varié alternant chants traditionnels corses, souvent inédits,
sauf pour "Ciucciarella" (mais on ne s'en lasse pas) et des chants
d'horizons divers comme une leçon de vie en langue basque, un chant portugais
et un hymne à la Vierge sarde.
Le titre le plus emblématique du disque - à mon sens - est Mementu, un poème
de Frederico Garcia Lorca adapté en langue corse par Christofanu Filippi.
L'arrangement de Francescu Berlinghi remémore les diverses rencontres musicales
de l'ensemble A Ricuccata et propose un petit tour de Méditerranée. Ce titre
donne envie de voir A Ricuccata en concert et justifie
particulièrement le nom choisi par le groupe.
En préparation "Messa sulenne à Santu Lisandru Sauli",
album de créations sur le chant sacré.
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SAROCCHI
: Pezz' à pezzi (2004) : Benoît Sarocchi a du faire un travail de
recherche considérable pour sortir de l'ombre ces 13 morceaux traditionnels et
retrouver l'accompagnement musical d'origine avec des instruments peu connus
comme le cistre et la chalémie corses. Ces instruments très anciens, donnent
un petit côté moyenâgeux au disque.
Benedettu
Sarocchi, chanteur qui s’est illustré au sein de groupes corses célèbres
(Voce di Corsica), a réuni autour de lui un ensemble vocal et instrumental
proposant un répertoire d’une rare authenticité. Sa formation interprète
des chants corses anciens, accompagnés par des instruments traditionnels dont
la cetera, mais aussi des pièces instrumentales et des chants polyphoniques.
Paradoxalement, c’est en collant au plus près de leur interprétation
originelle qu’il confère à ces chants une étonnante modernité. Tous les
membres de la formation, dont certains se connaissent depuis l’enfance, sont
animés par une passion commune pour la musique traditionnelle corse. La
formation entend ainsi faire découvrir les diverses facettes de cette musique
souvent méconnue, en mettant en valeur son aspect universel et intemporel.
Voir le compte-rendu du concert du 21 août 2011 au
prieuré de Serrabona (66) dans le cadre du festival Les troubadours chantent
l'art roman en Languedoc Roussillon.
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SURGHJENTI (la source), une compilation de 1998 reprend des titres
chantés entre 1981 et 1989, un de mes albums préférés.
Le 22 septembre 2004 sorti de leur album : Orma.
Fin novembre 2008, le nouvel album "Oghji…pui che mai" s'attache à exprimer tout autant qu'à explorer tous les aspects de la société corse actuelle.
Cette recherche qui se veut variée et multiple se traduit par la diversité des rythmes et des couleurs acoustiques, par le choix des textes alternant poésie, révolte, imaginaire, sous la plume de différents auteurs et
compositeurs (Natali Valli, Alain Di meglio, Sonia Moretti, Ghjacumu Fusina, Saveriu Valentini, Guy
Canarelli).
Pour autant, le groupe Surghjenti demeure un ensemble de voix qui s'enrichissent
en permanence au contact de sa Terre et de son Peuple, mais aussi des apports d'autre musiques côtoyées au fil de ses périples sur le
continent et à l'étranger.
Noël Valli retrouve sa place naturelle dans le groupe et signe les paroles de plusieurs chansons.
Jean Castelli, responsable des arrangements musicaux, revient à ses "sources".
Dimanche 15 juin 2014 : I Surghenti et
Laetitia Himo, polyphonies corse et violoncelle à Fontainebleau
J'ai été contactée par Le Jardin Musical
début juin 2014 afin de faire la promotion du concert I Surghenti et Laetitia
Himo sur mon site.
Difficile de résister à la tentation d'un programme associant polyphonies corses
et violoncelle d'autant plus que parmi mes plus anciens souvenirs polyphoniques,
se trouvent la voix de Petru Guelfucci associée au violoncelle. Rendez-vous est
donc donné le 15 juin 2014 à Fontainebleau.
Du groupe I Surghenti, je connais surtout un enregistrement d'un concert live
que je qualifierais de fervent, dynamique et très engagé. Le concert en l'église
Saint-Louis est assez différent de l'ambiance musicale habituelle du groupe. Il
s'agit d'un programme d'introduction à la polyphonie corse, mêlant chants
religieux, paghjella, lamentu, berceuse et chant d'amour. Sur certains morceaux
le groupe est accompagné par la violoncelliste Laetitia Himo. De vrais instants
de grâce, surtout lorsqu'en fin de concert, I Surghenti interprète plusieurs de
ses créations. On sent chez Laetitia Himo une fougue contenue. Les pieds (nus)
biens ancrés dans le sol, elle souligne avec son violoncelle l'énergie vitale du
groupe. La soirée se poursuite ensuite chez Nadia Malric Himo et son époux.
Nadia, elle-même pianiste est l'organisatrice de la soirée et sœur de Laetitia.
Nous sommes reçus pour un apéritif dinatoire dans une charmante demeure en plein
cœur de Fontainebleau. Un moment presque irréel et magique. En réservant les
places pour le cocktail, j'imaginais plutôt un apéritif rustique à proximité de
l'église. L'after concert à Fontainebleau est la version chic de
l'apéritif, petits plats dans les grands et généreuse dégustation de vins
corses, terrines, figatellu, verrines et fiadone fournis ou confectionnés par le
partenaire Corsican Corner. Les hôtes sont charmants, les chanteurs
partagent volontiers leur connaissance de la polyphonie corse, un dimanche soir
sans le blues, une parenthèse inattendue pour reprendre le titre de la
chaleureuse émission du même nom. Nous repartons gonflés à bloc pour la semaine
à venir.

Trois photos dont une qui traduit bien la grâce de ce moment
privilégié à Fontainebleau.
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TAVAGNA
Cor'di memoria (2007). "Edité pour la première fois il y a dix ans, ce disque
avait alors reçu un Diapason d'or. Une vingtaine de paghjelle
traditionnelles sont interprétées a capella par neuf chanteurs. Basses,
barytons et ténors mêlent leurs voix et font ainsi partager leur
émotion à retrouver ces chants ancestraux qui, contrairement à ce que
beaucoup pensent, ne sont pas des chants sacrés, mais des chants
profanes, parfois improvisés, que l'on écoutait lors des fêtes. Les
paghjelle évoquent la religion, notamment Agnus Dei ou encore O salutaris
hostia. On retrouve également un extrait de manuscrit du XVIIIe siècle :
Tota pulchra es Maria. Cet hymne franciscain pose la question du lien
établi entre les chants d'écriture et ceux de la transmission orale.
Tavagna aborde le thème de la création artistique dans A puce, où le
poète parle de la terre génitrice. Le groupe n'oublie pas de célébrer
certains village comme Orezza. La prise de son, réalisée en l'église
Sainte Croix de Bastia, est limpide, pure et offre à l'auditeur la
sensation d'être présent dans les lieux. Distribué par Harmonia Mundi,
cet album est édité par Ad Vitam, une maison de disques qui veut
rapprocher les hommes, les cultures et les religions, et mettre la musique
au service d'un certain humanisme."
D'après un article paru dans La Corse Votre Hebdo n° 275, du
10-16/08/2007 par Sandrine Ordan.
A l'occasion du 40ème anniversaire de Tavagna, le groupe devrait sortir
en fin d'année 2007 un coffret de 5 CD qui comportera des chansons de
toujours, une messe écrite et un best-of.
Messa Corsa per i tempi novi (2008) : Depuis plus de trente ans, Tavagna
emprunte les chemins de musique qui lui sont familiers, pratiquant la paghjella
ou faisant, comme ici, éclore une nouvelle messe. Fruit
d’une longue tradition de chants polyphoniques, cette « Messe pour
les temps nouveaux » a été composée par Ghjuan’Stefanu
Langianni, l’un des membres de Tavagna. Expression de l’âme corse,
elle témoigne de la vitalité de la foi insulaire. Enregistrée dans des
conditions techniques optimales en novembre 2007 en l'église
Saint-Charles de Bastia, cette messe offre onze morceaux dédiés à
Sainte Dévote, l'une des Saintes patronnes de la Corse.
"Bien sûr, ce style musical est assez particulier et n'est bien
évidemment pas le plus accessible au grand public, mais comment ne pas
être troublé par la fantastique intensité qui émane de ce disque. Le
plaisir net et sans mélange est au rendez-vous et submerge totalement
l'auditeur. Et cela est lié en grande partie à la qualité de la prise
de son de Jean-Yves Labat de Rossi [...]Un disque d'une très grande
sensibilité qui restitue toute la véracité et l'énergie de cette messe
hors du commun". Album du mois par Laurent Thorin dans le
magazine Haute Fidélité, n° 133 de mai 2008.
Le 12 août 2013, à la faveur d'une halte en Castagniccia dans la
merveilleuse chambre d'hôtes
Maison
Borghetti, j'ai eu l'occasion d'assister à une représentation du
groupe Tavagna.
Il se trouve qu'ils se produisent tous les lundis de la saison estivale
dans l'Eglise de Pero-Casavecchie. Ce concert est un concert gratuit,
comme un moment privilégié avec leurs amis corses du continent revenus
au village pour les congés d'été et une ouverture aux touristes de
passage dans la région. C'était un concert extrêmement touchant mêlant
chants traditionnels sacrés et profanes, compositions personnelles du
groupe, notamment le très connu Anniversaru di Minetta et des
créations inspirées par Malcolm Bothwell. Leur interprétation "d'U
Lamentu di Ghjesu" est tout simplement bouleversante. D'autre part
c'est un concert très pédagogique. Un des chanteurs explique les
différents types de chants. Le sérieux de cette formation n'empêche pas
l'humour notamment sur Brunedda, qui donne lieu à une sympathique
joute verbale. Après le concert, il est possible de poursuivre la soirée
(sur réservation) au restaurant/siège social du
Tavagna club situé
à Talasani. Et là bienheureuse surprise, le menu corse que l'on nous
servit fut non seulement délicieux mais très copieux, sans aucun doute
le meilleur repas rapport qualité/prix de toutes nos vacances ! Enfin
pour conclure sur notre petit séjour en
Castagniccia, nous logions à Talasani même, dans la
maison
Borghetti, amoureusement restaurée par Brian et Patrick. Un tel
respect de la pierre, de la tradition et de la culture corse force le
respect. C'est un havre de paix tenus par des hôtes amoureux de la
Corse. Ils vous parlent d'histoire, d'architecture, de gastronomie, de
musique avec goût et passion. Le dîner en table d'hôtes sur fond de
Via Crucis (Barbara Furtuna/Arpeggiata) fut un
vrai moment de grâce. Pour conclure, je ne peux que vous recommander le
pack Tavagna/Maison d'hôtes Borghetti à Talasani comme une bonne petite
cure d'harmonie et de traditions corses (le lundi soir pendant la saison
estivale et sur réservation pour la maison d'hôtes très prisée, pour la
table d'hôtes et pour le restaurant Tavagna club).

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TEMPUS FUGIT : ce jeune groupe de
six chanteurs a travaillé
avec l'ethnomusicologue Corinne Bartolini pour sortir de l'oubli des chants
sacrés de la région du Nebbiu dont des extraits d'une messe perdue, la messe
Vultum tuum (ton visage), dédiée au Saint Nom de Marie le tout sur un album
intitulé Tempus Fugit (2003).
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VITALBA
: A U Ghjornu Spuntanu - Le point du jour (2006). Lorsque l'on cherche des
informations sur Vitalba sur internet, on trouve surtout des pages botaniques
puisque ce groupe a choisi pour nom le terme corse pour désigner la
clématite. Est-ce un bon présage que ce jeune groupe cortenais choisisse une
plante, comme leurs aînés A Filetta (La Fougère) ? Le fait est que ce
premier album est hautement recommandable. La majorité des chansons ont été
écrites par les membres du groupe et leur entourage. On retrouve l'inspiration
des groupes corses des années 70 et 80 et sans doute ça qui nous a plus a
Dominique Cure (qui me l'a recommandé) et à moi car quoi qu'on dise, quoi
qu'on fasse, on recherche toujours l'émotion de nos premiers disques
corses.
Vitalba sera en concert à Avignon, St Rémy de Provence et Ménerbes les 31
août, 1er et 2 septembre 2007.
Le groupe Vitalba se produira en concerts gratuits le 1er et le 2 décembre
2007 à l'espace 3000 à Hyères ainsi que lors de l'office religieux le 2
décembre. Lors de ces journées sera présentée, à ce jour en exclusivité
sur la région PACA, l'exposition du bicentenaire de Pascal Paoli prêtée par
le CG2B avant son départ pour Genève et Pise.
Voir le programme.
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VOCE ISULANE : Issu de la rencontre de huit
corses vivant en région parisienne, le groupe Voce Isulane a été créé à la fin
de l'année 1997 autour de la volonté de partager et de vivre une culture
commune.
Après un premier album "Tempus Fugit" sorti en juin
2002, ce
groupe a sorti en 2004 son deuxième CD intitulé "Una Vita". Ce disque
présentera un travail de création et d'adaptation de poésies chantées
tombées dans l'oubli.
Partant du principe que l'on ne parle bien que de ce que l'on connaît bien, je
suis allée voir le groupe Voce Isulane qui se produisait le 9 décembre 2004 en
l'église St Julien Le Pauvre au cœur du quartier de la Huchette à Paris. La
représentation est basée sur une succession des chants qui rythment la vie
d'un homme, de sa naissance à sa mort. Un spectacle poétique et chaleureux.
J'ai particulièrement apprécié l'étincelle d'une voie féminine au milieu de
ce groupe de 7 hommes. Un groupe qui prend d'heureuses initiatives pour
transmettre la culture corse.
C'est
seulement en me relisant que je retrouve trace d'un premier concert avec le
groupe Voce Isulane il y a 6 ans maintenant, preuve que ce site m'est utile
comme carnet de sortie.
J'ai revu Voce Isulane le dimanche 17 octobre 2010 à l'Eglise Saint-Nicolas de
Neauphle-le-Château, nous étions en famille et en terrain connu si je peux dire
du fait d'avoir vécu très longtemps dans ce coin de l'île de France. J'ai alors
eu cette chance de refaire connaissance avec ce groupe de chanteurs corses de la
région parisienne. J'ai trouvé leur programme Una Vita très cohérent et très
complet. Una Vita retrace la vie de Bernà, de sa naissance en Corse jusqu'à sa
mort loin de sa terre natale pendant la guerre 14-18. C'est l'histoire de ce
dernier, narrée dans le journal intime de sa bien aimée, Cécilia, qui sert de
fil rouge au récit.
Au risque de me répéter, j'ai été très sensible à la prestation de Florence
Pouliquen, un atout féminin plutôt rare dans les concerts de chants
polyphoniques. Dans le chant "O s'eo era un acelluciu", elle exprime le désir de
devenir un petit oiseau pour s'envoler et rejoindre son bien-aimé appelé sous
les drapeaux, un chant très touchant. J'ai par ailleurs senti que le groupe
croyait en son projet et avait l'énergie de convaincre l'auditoire, avec
notamment une "Tribbiera" (chant de travail agricole accompagnant le mouvement
des bœufs dans l'aire de battage) très enlevée, puissante et précise. En fin de
concert, un chant de bonne année, inattendu en cette période de l'année, mais
qui manquait à ma culture musicale corse. A l'issu du concert, nous échangeons
quelques impressions avec le groupe qui a eu froid en ce dimanche d'automne mais
qui n'a pas ménagé ses efforts pour nous faire partager les joies, peines et
les espoirs de Cecilia, qui raconte la vie de son mari Bernà, au travers de son
journal intime. Il ne faudra pas attendre 6 ans avant de nous revoir je
l'espère.

Voce Isulane en concert à Neauphle-Le-Château (Yvelines)
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VOCE
VENTU : Créé en 1995, Voce Ventu est composé d'amis de longue date
(comme dans beaucoup de groupes corses d'ailleurs), issus pour la plupart de la
célèbre "scola di cantu" de Natale Luciani. Le répertoire de Voce
Ventu a longtemps été composé d'œuvres d'autres artistes (Canta u Populu
Corsu, Chjami Aghjalesi, A Filetta). Ce n'est qu'au fil des années, riche de
cette expérience et nourri d'une réelle volonté de s'affirmer, que le groupe
s'est structuré plus solidement afin d'aborder le domaine de la création.
Rughju di vita est leur premier CD sur lequel on sent également l'empreinte du
groupe chilien Quilapayun, une autre influence du groupe. J'ai eu la chance de
découvrir ce groupe dans le cadre des rencontres polyphoniques de Calvi en 2006
: une
très belle prestation et inévitablement un coup de foudre pour Anthony
Geronimi, un des chanteurs du groupe, également remarquable soliste dans la
formation Cant' in Celli.
Actualité pour Voce Ventu en 2010. Voce Ventu & Mieko Miyazaki.
Voce Ventu a rencontré en 2007 Mieko Miyazaki qui joue du koto, un
instrument traditionnel japonais. Depuis leur rencontre, ces artistes ont
travaillé un répertoire commun dans le cadre de résidences d'artistes. Ils ont
été invités à se produire en Corse, sur le continent et lors d'une tournée au
Japon. Ils se sont finalement retrouvés en août 2009 dans une petite église des
Landes pour enregistrer un album qui devrait sortir en Corse en septembre 2010,
peut-être à l'occasion des Rencontres Polyphoniques de Calvi.
Pour célébrer cette rencontre musicale, deux concert seront organisés à l'auditorium du Musée Guimet
des arts asiatiques à Paris les 28 et 29 mai 2010. Un film documentaire, réalisé par Samuel Lajus,
est en cours de réalisation. Diffusion sur France 3 Corse en septembre 2010
(date à préciser) et projection à la Maison de la culture du Japon à Paris le 22
octobre 2010.
Voir la présentation du documentaire :
http://www.dailymotion.com/video/xcxzgq_voce-ventu-mieko-miyazaki_music
Les soutiens de ce projet sont nombreux : Mondomix soutiendra les concerts du
Musée Guimet et la sortie de l'album, l'album sera le coup de cœur de France
Bleu du samedi 15 mai (émission à 18h50); ce projet a également reçu les
soutiens exceptionnels de la Sacem et de la Maison de la culture du Japon à
Paris. Il est aussi à noter que cette manifestation entre dans le cadre du Forum
Citoyen Mondial organisé par Corsica Diaspora du 21 au 28 mai 2010 sous l'égide
de l'UNESCO.
Quel beau voyage!... Belle union insulaire offerte aux vents par les voix
corses et le koto de Mieko. Parfums aux saveurs d’antipodes imprégnés du goût du
partage, de la Corse au Japon,
en passant par Okinawa… Pierre Barouh
Depuis leur rencontre en 2007, ces artistes ont travaillé un répertoire commun
dans le cadre de résidences. Ils ont été invités à se produire en Corse
(Ajaccio, Porto-Vecchio), sur le continent (Maison de la culture du Japon à
Paris, Théâtre de l'Olympia à Arcachon) et lors d'une tournée au Japon (Tokyo,
Fukuoka et Okinawa). Ils se sont finalement retrouvés en août dernier dans une
petite église des Landes afin d’enregistrer Tessi Tessi pour le label daquí, et
avec l’exceptionnel soutien de la Maison de la culture du Japon à Paris. Portés
par le concours décisif de Manuel Solans, directeur artistique et violoniste de
l’album, Mieko Miyazaki et Voce Ventu ont gravé 11 plages qui unissent leur
culture insulaire. Une habile collaboration où se fondent arrangements des uns
et adaptations des autres au fil d’un répertoire tout à la fois traditionnel et
contemporain. Un album qui s’inscrit dans le prolongement naturel d’une aventure
artistique et humaine qui, par-delà ses protagonistes, éveille l’enthousiasme de
la Corse au Japon.
J'attends avec impatience de découvrir "un koto inspiré par des chants
corses, des chants japonais en mode polyphonique". En effet j'ai découvert
Mieko Miyazaki qui partageait l'affiche avec A Filetta dans le cadre du festival
Au fil des voix à l'Alhambra en février 2009. J'ai alors été un peu frustrée que
l'échange entre A Filleta et Mieko Miyazaki se limite à un salut du public en
commun mais connaissant le professionnalisme d'A Filetta et leur emploi du temps
très chargé, je comprends facilement qu'une improvisation mêlant voix corses et
instrument japonais n'ait pas été possible. Comme le dit très justement Didier
Pierrat, à l'origine de la rencontre entre Voce Ventu, Mieko Miyazaki et Manuel
Solans, il n'est pas toujours facile pour des artistes corses, issus la plupart
du temps de la tradition orale, de placer leur voix sur la musique de musiciens
chevronnés de formation classique. Rendez-vous donc en mai 2010 pour célébrer
l'amitié corso-japonaise.
Voir le compte-rendu du concert du 29 mai 2010 au
musée Guimet sur une page dédiée. "Tessi Tessi" la bande son de mon voyage au
Japon et probablement celle de l'été 2010. Une rencontre improbable et pourtant
si évidente. Voir aussi sur cette page le compte rendu de l'avant première du
documentaire tourné à l'occasion de cet échange.
Voir le communiqué de presse.
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Ceux dont je ne parle pas
(encore) sur ce
site
Je suis souvent contactée par des lecteurs qui me parlent de
tel ou tel groupe non mentionné sur le site. Comme je leur explique, ce site est un site personnel dont je
m'occupe pendant mon temps libre et qui ne bénéficie d'aucune subvention
aucune. Au contraire, j'y ai englouti une fortune car, sauf très rares
exceptions, j'achète tout ce dont je parle. Je ne peux donc parler de tous les
groupes existants sur le marché corse car d'une part je ne peux tout acheter,
d'autre part, je ne peux tout connaître et ce d'autant plus que le marché est
fluctuant. En dehors des valeurs sûres qui existent depuis les années 70,
nombreux sont les groupes qui se font et se défont. Il faut dire que très peu
de musiciens corses vivent de leur art. Il n'est donc pas toujours facile de cumuler
un métier traditionnel avec une profession artistique.
Je tenais néanmoins à citer quelques groupes ou chanteurs en attendant de les
écouter et de découvrir leur talent (d'après l'agenda A Canzona in Giru et
des connaissances personnelles) :
- Aldilà : groupe signalé par un lecteur lorrain qui l'a vu en
Corse en 2011 lors d'un concert à Sartène; au programme : chants religieux et
profanes traditionnels et émotion garantie.
- Alte Voce : groupe composé de 8 chanteurs dont une femme; ils ont a
leur actif plusieurs albums.
- L'Argentella : créé en 2003, cet ensemble vocal comprend 25 choristes
venant de différentes localités et répartis dans les différents pupitres,
sous la direction de D. Claveau, chef de chœur. Il rayonne sur la Balagne et se
produit à l'occasion de manifestations humanitaires, ludiques et culturelles
telles que le Festival du vent et les Jeudis musicaux de Monticello. Il favorise
les échanges culturels en organisant ou en participant à des rencontres
chorales nationales et internationales.
- L'Attrachju : est un groupe polyphonique de 5 chanteurs originaires de
Castagniccia et accompagnés de musiciens professionnels.
- Petru Baghioni : ancien chanteur du groupe l'Albinu, il se produit les
vendredi et samedi soirs au cabaret Roi de Rome à Ajaccio.
- I Campagnoli : cette association culturelle a été
créée en 1989 à Saint-Florent pour promouvoir la culture Corse à travers la
création musicale, le chant polyphonique et l'écriture en langue corse.
- Cinqui Voci : les cinqui voci sont les voix de Petru Guelfucci, Maï
Pesce, Feli, Jacques Culioli et Jean Charles Papi qui se regroupent parfois pour
des récitals où ils interprètent les plus belles chansons du répertoire
culturel corse.
- Antoine Ciosi : c'est un grand monsieur de la chanson corse dont le succès
n'a pas été démenti depuis les années 50; malheureusement comme je suis une
enfant des années 70, je connais mal sa discographie. Je le connais plus
d'ailleurs comme écrivain que comme chanteur, voir la
rubrique livres. Il reste très respecté et
admiré en Corse car même s'il a fait carrière à Paris, il n'a jamais oublié
de chanter ses origines. Il se produit désormais sur scène avec son fils
Jérôme, guitariste.
Sachant que c'est un personnage truculent que j'ai eu l'occasion de rencontrer
en 2006 lors d'une séance de dédicace pour son ouvrage "Le chemin
des sources profondes", j'imagine quel plaisir on doit avoir à venir le
voir sur scène. En mai 2008, Antoine Ciosi célèbre à sa façon le travail
initié à Pigna depuis de nombreuses années en faveur de la tradition du chant
corse et des instruments de musique en y enregistrant son disque "A Voce
Piena", 13 titres, tous issus du patrimoine musical insulaire sauf une
création."Ces titres, tout à la fois témoignages d'une époque depuis
longtemps révolu et mélodies intemporelles, Antoine Ciosi les porte de sa voix
incomparable, et en offre des versions aux arrangements épurés et audacieux,
d'une finesse remarquable, un bijou" (Critique du magazine Corsica,
décembre 2008, l'article cite cet album parmi ses 5 albums favoris de l'année
2008, les 4 autres étant Bracanà d'A Filetta, A voce rivolta de l'Arcusgi,
Sumena amore d'Isulatine et In Santa Pace de Barbara Furtuna)
- Jacques Culioli : la chanson de l'été 2010.
Celle de Jacques CULLIOLI, vainqueur de la version langues
minoritaires européennes de l'Eurovision 2008. Son interprétation,
mais la chanson n'est pas de lui, d'Hosanna in Excelsis, a été
ovationnée et retenue parmi 50 autres candidats. Qui en a parlé ?
Encore une fois sous l'étouffoir ! Il est vrai que la France n'a
plus gagné l'Eurovision depuis au moins 30 à 40 ans, alors il vaut
mieux ne pas remuer le couteau dans la plaie.
http://www.youtube.com/watch?v=kYKMK2NLJ6M
- A Cumpagnia : née de l'association "E Voce di u Cumune", A
Cumpagnia en prolonge activement la dimension de recherche, d'analyse et
d'expérimentation. A Cupagnia est un groupe de chanteurs et musiciens, certains
d'entre eux sont aussi artisans (facteur d'orgue, de clavecin, de flûte ou
luthier). Leur répertoire couvre à la fois, le chant sacré et profane, la
tradition et la création. Nanne di Corsica : berceuses
corses, disque enregistré à la Casa Musicale de Pigna le 12 avril 1999,
pour bébés corses mais convient également aux adultes stressés !
- Diana di l'Alba : groupe culturel corse né dans les années 80, puis
longtemps en sommeil et recréé en 1994 par l'un de ses fondateurs, Antonu
Marielli. Groupe de chant traditionnel et de créations originales, Diana di
l'Alba est aussi un groupe de musique à danser (danses traditionnelles :
quadrille, polka, valse, scottish, etc..). Le répertoire de Diana di l'Alba
allie des textes de poètes connus ou méconnus et des créations originales
(textes et musiques), le tout orchestré par de nombreux instruments traditionnels
et modernes.
- L'Eredi : né sur la place de Bastia en 2001, l'Eredi qui signifie "les
héritiers" est un groupe de jeunes passionnés, par le chant et la musique
corse.
- François Grimaldi : c'est la patron du célèbre restaurant corse le
Lamarck à Paris dans le 18ème où il officie également comme interprète et
comme auteur compositeur lorsqu'il chante les chansons de son propre
répertoire. Sur son album "un si sa mai", sur des tempos de jazz, de
bossa, flirtant entre deux slows avec le rock, il conte le Corse d'aujourd'hui.
- I Mantini : Daniel et José ont choisi de donner à leur groupe le nom que
Plotémée donna à la ville de Bastia dans l'antiquité, Mantinium. Choix
prouvant, s'il en était besoin, leur attachement à cette ville et à sa Place
du Marché dont ils sont issus. Musicalement, I Mantini sont le résultat d'un
pari osé, d'un talent varié aux multiples facettes qui mêle chant moderne,
traditionnel polyphonique et chanson humoristique "macagna".
- Eric Mattei : chanteur
- Francine Massiani :
Message d'un lecteur : je
vous fais partager ce lien, j'aime bien, et puis des femmes qui chantent en
langue Corse, hélas je n'en rencontre que peu. http://www.francine-massiani.com/
Ses vidéos sont sur youtube :
http://www.youtube.com/user/FMASSIANI/videos?view=0
- I Messageri : groupe de 10 chanteurs et musiciens
- Jacky Micaelli : une grande dame de la chanson corse dont l'œuvre m'a
échappé (pour l'instant) pour une raison que je ne m'explique pas. Elle se
produit en Corse, sur le continent et à l'étranger. Elle anime depuis 2004
avec Jean-Etienne Langianni des stages de polyphonies corses avec l'association
U Ponticellu. Voir ci-dessous, rubrique
A VOTRE TOUR.
- Missaghju : c'est une formation musicale née en 1992 qui comprend désormais
6 chanteurs.
- Orféo Isulanu : crée en 2002, l'ensemble Orfeo Isulanu est un groupe
spécialisé dans la musique baroque et classique sur instruments d'époque.
- Dominique Ottavi : auteur, compositeur, joueur de cetera, interprète,
conteur
- Orizonte : musique traditionnelle et rythmes variés venant d'horizons divers
- Gérard Poletti : guitariste
- Tony Sampieri :
chante avec passion l’amour de sa terre tout en écrivant et composant lui-même
la plupart de ses textes. Son premier enregistrement sort en 1991, suivi de
trois autres en 1994, 2000 et 2003; un 5ème est en préparation. Au fil des
années son répertoire s’étoffe. Il adapte Mon beau sapin en langue corse
(devenu Ghjalicu Beddu) qu'il interprète en 2000 sur le plateau de TF1 dans le
cadre de l’émission NOEL ENSEMBLE ainsi qu’à l’Olympia. Les bénéfices de cette
adaptation ont été offerts à l’association contre le SIDA (Album NOEL ENSEMBLE).
Il a fait les premières parties de : I MUVRINI, PALMADE, C.JEROME, Patrick FIORI
etc…
- Sekli : chanteur
- Svegliu d'Isula : groupe originaire du Sartenais, Valincu
- Antoine Tatich : guitare et voix
- Xinarca : chant et cistre corse; Xinarca s'accompagne de la seule
Cetera d'époque actuellement jouée, un ancien cistre corse de 200 ans qui lui
vient de sa famille.
Samedi 12 juillet 2008, en soirée, l'orchestre traditionnel COUINE EN
DO de Voutezac en Corrèze, accueillera XINARCA,
chanteur corse exceptionnel, pour une "Rencontre des Traditions"
dans l'église de Voutezac où les deux cultures résonneront ensemble.
La soirée se terminera par un bal folk sur la place du village. L'après-midi :
stage gratuit de danses traditionnelles dans la salle du Foyer Culturel.
Xinarca : chants et cistre corses (cetera) - Chants traditionnels, chants
sacrés, chants de montagne. Une voix sublime et envoûtante, une cetera unique
au monde, vieille de 200 ans dans un concert exceptionnel.
Couine en do et cha danse
: orchestre traditionnel (vielle, cabrette, chabrette, accordéon diatonique, flûte,
petites percussions), des mainteneurs de traditions.
- Zamballarana : un son métissé issu d'un savant partage
d'instruments traditionnels corses tels que la cetera, la pivana, la pirula
associant batterie, trombone, basse et clarinette. Une musique influencée par
des rythmes latinos aux sonorités tziganes, africaines et méditerranéennes,
véritable ode à la diversité. Ce groupe a 10 ans d'existence et déjà 4
albums à son actif : Zamballarana (1997), Lucia (1999), Luna (2004) et le
dernier en date Camina (avance, chemine, marche - 2007) aux sonorités jazzy
enregistré à Pigna.
LES
INCLASSABLES

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Isula : "Isulamea"
(2002) : Dès la pochette (très design) on sent la différence. A ma
connaissance le premier disque de musique corse électronique. Une base
de chants traditionnels et sacrés remixée sur une musique du XXIème siècle.
Un peu comme si Massive Attack rencontrait Poletti : surprenant, envoûtant, ne
laisse en aucun cas indifférent ! Le disque idéal pour une "rave party"
dans le maquis. Avec la participation de Jacky Micaelli, Joseph Figarelli, I
Surghenti...Coup de foudre !
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Depuis Isulamea en 2002, Hoots
records, le premier label électro Corse a édité plusieurs volumes de musique
électronique mêlant des musiciens corses et des grands noms de la musique
électronique mondiale. Ces compilations portent le nom de Electronic Summer
in Corsica. Je ne fréquente pas assez les "bars dits branchés"
pour en connaître la teneur mais j'avoue m'intéresser de près au sujet
d'autant plus que j'ai eu une première écoute plutôt positive dans un
Bar-restaurant de l'Ile Rousse en 2006. A suivre, d'autant plus que ces disques
peuvent présenter une autre facette d'artistes corses que l'on a l'habitude de
croiser dans des formations plutôt traditionnelles.
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Bretagne Corse, polyphonies corses et chants bretons (Coop Breizh, 2000)
: ce disque me rappelle un concert aux Francofolies de La Rochelle le 16 juillet
1994 où la voix du breton Denez Prigent se mêlait à celle du basque Peio
Serbielle qui faisait elle-même écho au corse Petru Guelfucci. Un disque qui
rappelle que les cultures polyphoniques "puisent leurs sources
poétiques dans la vie de tous les jours, dans les évènements politiques,
sociaux, économiques et religieux". La sélection corse est la
hauteur, j'espère qu'il en est de même pour la sélection bretonne.
Village
Harmony Corsica 2004 : Juillet 2004, à peine arrivée au village pour
quelques jours, j'assiste au concert Village Harmony à l'église de Santo Petru
di Tenda. Village Harmnony est une école de chant américaine qui organise des
"summer camps", sorte de stages intensifs d'un mois avec professeurs
locaux (ici Benoît Sarocchi et des membre de Barbara Furtuna) à l'issu
desquels ils donnent des représentations qui sont la consécration de leur
travail. On ne peut qu'être admiratif sur la qualité de la prestation. Du
concert à l'expédition du CD commandé via internet
tout est irréprochablement parfait. Le disque est une compilation du travail
des stagiaires alternant chants géorgiens et bulgares, gospels, chants
d'Afrique du Sud et bien sûr nombreuses polyphonies corses (surtout des chants
sacrés) plus vraies que nature. Difficile d'imaginer que ces jeunes américains
arrivent à une telle maîtrise du chant insulaire seulement après avoir
séjourné quelques semaines en Corse. Un disque riche et varié, un très beau
souvenir de concert.
Pour en
savoir plus sur le prochain stage (été 2010) : http://www.villageharmony.org/summercamp/2010/corsica.html

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Rassegna
: Découvert en avril 2006, lors d'un rassemblement de fans d'A Filetta pour
leur concert de Nanterre, leurs deux disques "Dominos" (2003) et
"Bendita Madre" (2004) s'imposent à moi comme la synthèse de
plusieurs années de recherches de sensations musicales méditerranéennes et
comme la bande son officielle de mes récents voyages dans cette partie de
l'Europe. Pari audacieux que de réunir plusieurs chanteurs habituellement
solistes autour d'un projet commun. Pari réussi par Bruno Allary,
guitariste et arrangeur de la compagnie. Chaque membre du groupe apporte avec
lui son style personnel et représente une région de la Méditerranée : la
Corse (Maxime Merlandi), l'Algérie et l'Andalousie (Yarmen, Bruno Allary, Fouad
Didi), l'Italie (Cesare Mattina), La Grèce et les Balkans (Georges Mas), la
Haute-Provence (Renat Sette) et la Kabylie (Hassan Boukerrou). A noter : Maxime
Merlandi est plus connu sur l'île en tant que chanteur et co-créateur du
groupe Barbara Furtuna. Ancien membre de Giramondu, il a aussi enregistré trois
albums au sein d'A Filetta. Avec Rassegna, il met en valeur le chant
traditionnel corse : très belles interprétrations de Fiore de Petru Guelfucci
et d' U Lamentu di Cursichella (album Dominos); une version inédite et tout
aussi émouvante d'Ave Maris stella (album Bendita Madre/voir aussi album
Adasgiu de Barbara Furtuna pour autre version de ce titre).
Rassegna, rassemblement en sarde, porte vraiment bien son nom. Merci à
Françoise, marseillaise, qui connaissait ce groupe, lui-même basé à
Marseille, ville de métissage par excellence et me l'a fait découvrir.
Lors des rencontres polyphoniques de Calvi, en septembre 2006, j'ai eu la chance
de découvrir Rassegna sur scène, un groupe plus que jamais dans l'esprit des
rencontres. Une très belle soirée comme en témoigne cette photo d'un groupe
aussi réjouit que le public.
Leur nouvelle création "Venimos
a Ver" est sortie en octobre 2007. Ce disque permet à Rassegna de
présenter l'ensemble des chants découverts et travaillés ces dernières
années : chants de noces, d'amour, de prisonniers...

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Compile AFC : Pour une fondation de Corse (2007)
Pour soutenir l'Associu pè una Fundazione di Corsica (AFC) de nombreux
artistes ont cédé gracieusement un titre de leur répertoire et ont
permis de réaliser un double CD compilation.
Pour l'inédit de la compilation au profit de l'AFC, « l'ora d'amà »,
ont paticipé : Francine Massiani - Novi - Michèle Sammarcelli -
Soledonna - Canta u Populu Corsu - I Messageri - Jacques Culioli -
Orizonte - I Muvrini... et les 500 choristes.
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Notte di Corsica :
Aldilà (2007)
C'est le premier disque d'un groupe créé en 2000. Bien connu à
Marseille, ce groupe se produit au cabaret "le son des
guitares". Aldilà n'est certes pas un disque de polyphonie
classique, disons plutôt un disque de variété (au sens noble du terme
j'insiste) mais certainement pas un disque de musique électronique comme
sa promotion pourrait le laisser croire [où alors il faudra m'expliquer
ce que l'on entend par musique électronique...c'est vrai ça, dans la
médiathèque de ma ville, les bibliothécaires classent le groupe "Pink
Martini" au rayon musique électronique alors que pour moi c'est
typiquement du jazz chanté, voire de le variété internationale mais
certainement pas de la musique électronique...j'en finis donc par me
demander si c'est moi qui n'y connaît rien en musique électronique -
c'est possible - ou si tout se qui ne rentre pas dans les cases
finit en musique électronique : vaste débat ! mais revenons à nos
brebis...). Aldilà est un disque plaisant où on a la surprise de trouver
une version corse du succès de Katie Melua "Nine million
bicycles" qui devient en corse "millioni di bissiclette"
(mignon tout plein!), un titre chanté par JP Marcellesi (la raison de mon
achat de ce disque parce que j'aime bcp son style) et un titre phare
"a mio bandera". En achetant ce disque, je n'ai pas hésité à
"faire un pas au delà", "fate un passu al dilà"
voire même "take a step beyound" et je ne suis pas déçue du
voyage.
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CORSE (1916 - 2009) : UNE ANTHOLOGIE DES
MUSIQUES TRADITIONNELLES
Direction artistique : GUILLAUME VEILLET
Ce disque regroupe
des enregistrements de musiques traditionnelles collectées in situ tout au
long du XXe siècle. L’édition a été réalisée dans le cadre du travail
muséographique de Guillaume Veillet (collecteur et ancien rédacteur en chef
de Trad Magazine), pour diffuser au public un panorama des musiques
traditionnelles de France. Il fait partie d’une collection de 10 CDs,
organisés par zones géographiques destinés à témoigner de l’apport populaire
à l’histoire et à l’actualité de notre patrimoine culturel et artistique.
Patrick Frémeaux
This
record was produced in the context of the museum work of Guillaume Veillet
(a collector and former editor of Trad Magazine), so as to make available to
the public a broad panorama of French traditional music. It is one of a
collection of 10 CDs, divided geographically by region, that aim at
documenting popular contributions to the history and contemporary nature of
our cultural and artistic heritage.
Benjamin
Goldenstein
1. L’alcùdina - 2. Vuleria chì la mio pelle (paghjella) - 3. Brìndisi - 4.
Salute amati sposi (brìndisi) - 5. Vòceru di Pàduva Maria - 6. A morte di
Filicone (lamentu) - 7. Suite d’airs à danser (quadriglia) - 8. Suda sangue
- 9. Rite grec à Cargèse lors de la semaine de Pâques - 10. Perdono mio Dio
- 11. Carillonneurs lors des rencontres de cloches de Pioggiola - 12. Credo
- 13. Valse du village de Prato di Giovellina - 14. Padre (madrigale) - 15.
A pedina (punt’ è taccu) - 16. Chants électoraux à Pero-Casevecchie - 17.
Tribbiera - 18. Solo de flûte pìrula - 19. Paysage sonore : troupeau
ensonnaillé - 20. Chjama è rispondi - 21. La ricchezza di la so mammucia
(berceuse) - 22. Cantu ghjunsanincu - 23. Nun ti scurdà di mè (terzetti) –
24. Dio vi salvi Regina. |

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Pour plus de visibilité, la rubrique jeunesse a été déplacée sur une
page dédiée.
Berceuses, rondes, comptines, chansons traditionnelles pour enfants...
Mai
2011 : Mise à jour de la page avec la
parution du livre-disque Didier Jeunesse Comptines et berceuses corses.
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CONCERTS

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Ce site (sauf exception), n'a pas vocation a être un agenda
de concerts. Sur le continent : consulter les sites internets de vos artistes
préférés (voir ma rubrique Annuaire
de liens). Voir aussi : Le Monde (cahier Aden le jeudi), Télérama (cahier
Sortir).
En Corse : la plupart des concerts ont lieu pendant les grandes vacances
d'été. L'affichage est massif. Difficile d'y échapper. En achetant le journal
(Corse Matin) vous serez également au courant de toutes les
manifestations culturelles prévues dans l'île.
Il est aussi très
pratique de se procurer un fascicule "A Canzona in Giru" que l'on
retrouve chaque année dans les offices du tourisme corses et qui présente les
principaux groupes et leurs concerts pour la saison. Même s'il n'est pas
exhaustif, A Canzonna in Giru présente plusieurs avantages comme celui de
présenter chaque artiste par une courte biographie, de donner son contact
ou site internet et d'annoncer les dates sur plusieurs mois à la fois en
Corse, sur le Continent et à l'étranger.
A Canzona in Giru est un agenda réalisé par la Collectivité
Territoriale de Corse, service de l'Outil technique de Conseil et de
Développement culturel.
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SEPTEMBRE
Rencontres
polyphoniques de Calvi, une bonne raison pour visiter la Balagne.
Extrait du site de l'office du tourisme de la ville :
"Afin de perpétuer l'héritage des chants polyphoniques et de l'ouvrir à
d'autres cultures partageant la même expression polyphonique, l'association U
Svegliu Calvese en collaboration avec le groupe de chanteurs polyphoniques A
Filetta, a crée ses rencontres en 1988. Elles sont aujourd'hui un rendez-vous
musical d'une grande qualité où se croisent et s'entremêlent les voix de
chanteurs venus du monde entier : mongoles, inuits, tibétains, sud-africains,
cubains, sardes... Au delà de son envergure internationale, cet événement met
en valeur tout l'espace et l'architecture de la haute-ville dont le cœur bat au
rythme de concerts, d'ateliers et de rencontres consacrés à l'art du chant
avec un grand C."
Période : 5 jours à la mi septembre
Renseignements : Association U Svegliu Calvese, Tél
: 04.95.65.23. 57, e-mail : svegliu@aol.com
2012 : Svegliu Calvese, 30 ans ! : c'est le
titre du passionnant film réalisé par Laurent Billard, disponible à la vente sur
le site
www.lesfilmsdutourbillon.com
ILS
CHANTENT LA CORSE
Amoureux de la Corse, ils l'ont prouvé en enregistrant de
beaux duos...
Les Muvrini ont chanté avec Véronique
Sanson en 1994 aux Francofolies de la Rochelle où ils ont adapté "Le
temps est assassin" (Sanson : Comme ils l'imaginent, 1995). Toujours aux
Francofolies de la Rochelle (1996), ils se transforment en choristes de
luxe avec Michel Fugain pour la chanson
"L'Ile" (Fugain : Petites fêtes entre amis, 1996). Ils assurent
également les chœurs sur la chanson
"Marin du Cap" de Maxime Le Forestier (Maxime Le Forestier :
Essentielles).
Gilbert Bécaud a fait appel à Petru Guelfucci pour écrire et chanter
avec lui "Les gens de l'île", une chanson reprise par Monsieur
100.000 volts lors de son ultime passage à l'Olympia à l'automne 99.
La treizième chanson "Corsic'armes"
du dernier album de Renaud, "Boucan d'enfer", rend hommage à
François Santoni et la journaliste du Monde de conclure : "Au fond, si le
nationalisme devient folklore, pourquoi pas..."("Quand Renaud chante
Santoni, rebelle encagoulé contre un putain d'Etat", Le Monde, 31 mai
2002, p. 13).
Jacques Dutronc. Il y vit une partie de l'année et lui rend hommage avec
Corsica, chanson qu'il a co-écrit avec Jean-François
Bernardini et qu'il chante avec Jean-Paul Orsini, Jean-Pierre Lanfranchi et
Jean-Pierre Sabiani.
Thomas Dutronc. S'il n'aime plus Paris c'est bien parce qu'il
passe beaucoup de temps en Corse. La Corse, il en parle remarquablement bien,
avec beaucoup de respect et de finesse. Dans son album Comme un manouche sans
guitare (2007) il lui rend hommage avec Canzone per Maria interprété par
son complice et ami Antoine Tatich et avec le titre Viens dans mon île. "L'île
apparaît en filigrane dans l'album au détour de quelques rimes et de manière
plus explicite avec ce clin d'oeil "Canzonne per Maria" interprété
par son ami de toujours Antoine Tatich avec lequel Jérôme Ciosi, autre ami de
longue date, il a investi, durant plusieurs années, au son des guitares de l'AJT
trio, les place des villages". La Corse et Thomas Dutronc, c'est
comme...une partition sans fausses notes". ("Thomas Dutronc vient
chanter dans son île par Fabrice Laurent, La Corse Votre Hebdo n° 365, du
30/04 au 7/05 2009, p. 20).
Yves Duteil. Aidé
par une mélodie de Jean-Pierre Marcellesi et des chœurs d'A Filetta, il rend
hommage à la Corse sur son album (fr)agiles.
"Tu m'envoles" (paroles Yves Duteil). Extrait de son blog : "Depuis
la route, en montagne à mille mètres d'altitude, on voit la mer comme le
ferait un oiseau...C'est de cette sensation de liberté qu'est né ce survol
rêvé, qui pour moi consacre une réalité quotidienne. La Corse est un
ailleurs tout proche, qui conjugue les contraires, attachement et liberté,
tendresse et révolte, force et douceur...Les voix qui nous y retiennent sont
envoûtantes, magiques, fascinantes. La Corse a peu d'oiseaux de passage. Elle
devient une étape fidèle pour ceux qui l'ont abordée un jour. Alors, cette
terre sauvage se laisse apprivoiser sans retenue, et offre une hospitalité
authentique. Des racines m'ont poussé aux pieds, et depuis, ma voix est entrée
dans son chœur. La mélodie de Jean-Pierre nous offrait l'occasion d'un partage
harmonique qui ressemble à notre amitié au long cours. La fin de la chanson,
c'est un espace choral offert au groupe "A Filetta" en toute liberté,
pour s'envoler à sept voix autour de la musique...Je n'ai pas encore
atterri..."
A VOTRE TOUR....
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Chantal Landi-Costérian et Marie Colonna
de' Paoli ont crée l'Association Les
Lutins Musiciens qui organise des ateliers d'initiation à la polyphonie corse.
Ces stages ont lieu le soir ou le week-end à Paris. Association Les Lutins
Musiciens, 23 rue Clapeyron, 75008 Paris, Rép/fax : 01.45.22.19.09.
Pour en savoir plus : http://vocalia.net,
mail : leslutinsmusiciens@hotmail.com
Tout public, même débutant.
Répertoire : chants extraits du recueil "Vinu
di Petra" : Barbara furtuna, Lettera a mamma, Bernardinu, Diu vi salvi
Regina... |

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Chantal Landi-Costérian : artiste lyrique issue du CNSM de Paris, chef
du chœur de la cathédrale de Chartes, professeur certifié, puis directrice de
Conservatoire, diplômée du Ministère de la Culture, et de l'Université de
Paris VII, elle fait une recherche sur les sources musicales communes et les
techniques vocales de la polyphonie corse et de la musique ancienne.
Marie Colonna de' Paoli : originaire d'un village de Haute Balagne, son
enfance a été bercée par les chants polyphoniques qui étaient alors
chantés, improvisé en toute occasion. Plus tard, elle étudie la musique, puis
le chant, et bien vite ce parcours la ramène sur le chemin de la musique
traditionnelle corse, redécouverte à la lumière de la musique ancienne.
Leur démarche
Ensemble, elles ont créé "Pulifunie di Corsica", ateliers
d'initiation et de recherche de polyphonie corse, expérience pédagogique
originale ouvrant sans retenue, mais avec rigueur, sur les richesses de cette
culture, en révélant la diversité d'époques, d'influences, de styles.
Cette expérience fructueuse leur a fait ressentir l'urgence de collaborer pour
la réalisation du recueil "Vinu di Petra" (le vin de la
pierre) publié aux Editions Van de
Velde, 2004 (en vente : 17,86 euros port compris). Le recueil comporte
outre 17 polyphonies corses, quelques pages de conseils sur l'interprétation,
la provenance et l'historique de ces chants. |
Benoît Sarocchi, qui par ailleurs est à la tête d'un
ensemble vocal et instrumental, anime également des ateliers de chant à Paris.
En 2004, l'atelier se retrouvait tous les jeudi soirs à l'espace Jemmapes
(Paris 10e).
Toujours sur la région parisienne, l'association Cultura Viva, organise
deux fois par semaine des cours de polyphonies corses. Le lundi de 19 à 21
heures, chansons corses (accompagnement à la guitare) et le mardi de 19 à 22
heures, polyphonies profanes et sacrées. Les cours se déroulent à la Casa
Di U Populu Corsu, 51 rue du Général Leclerc à Issy les Moulineaux
(92).
Comme Poletti le dit :
"Et même si la langue corse a des implications évidentes dans le chant,
pas besoin d'être corse pour le pratiquer. Le mot doit être parfaitement
articulé et accentué pour être juste, et la justesse est ce qui fait la
différence".
(Interview de Philip de la Croix publiée dans Le Monde-Aden
du 12-18 juin 2002, p. 8).
"Implanté à Sartène, le Centre d'art polyphonique de Corse, dont la
vocation première est d'assurer aux musiciens une formation complémentaire,
n'en est pas moins à la disposition des chorales, chefs de chœurs et
choristes. Pour la saison 2003-2004, sont programmés, sous l'impulsion du
célèbre chanteur et musicien Jean-Paul Poletti, qui en est le fondateur, des
ateliers réguliers ou stages ponctuels, des actions de formation, des échanges
culturels et des concerts."
(Cathy Terrazzoni pour Corse-Matin du 14 novembre 2003).
Centre d'Art Polyphonique de Corse, 13 cours Sœur Amélie, 20100 Sartène
Tél : 04.95.73.16.37, Fax : 04.95.73.18.89
Le futur centre d'art polyphonique de Corse, installé dans l'ancien hôpital,
ouvrira début 2008. Le centre aura une vocation multiple
avec des stages, des formations, des activités chorales et vocales, sans
oublier les représentations. D'après un article d'Henri Nicolai paru dans
Corse Matin en 2007, voici comment fonctionnera le centre d'art polyphonique : "Au
chapitre national, Sartène s'insérera dans le réseau des 19 centres Missions
voix de France. "Nous pourrons accueillir des stages, des résidences de
création, de la musique baroque, lyrique ou traditionnelle. La formation sera
une partie importante du fonctionnement et des contact importants sont déjà
noués en ce sens, informe J.P. Poletti. L'action internationale du centre
commencera par la Méditerranée avec une liaison privilégiée avec l'Italie,
la Toscane et la Sardaigne. Les stages de formation, la production de DVD et de
CD pédagogiques et le travail avec la télévision font évidemment partie des
pistes à explorer (afin que le centre assure son autofinancement à
hauteur de 30 % minimum après cinq ans de fonctionnement). Enfin, l'auditorium
créé au sein du centre pourra accueillir des concerts. Sa capacité sera
suffisante en hiver mais J.P. Poletti est persuadé que la création d'un
auditorium d'été est indispensable pour permettre d'organiser de grands
spectacles de chants. Ce sera, avec le centre d'art polyphonique, un autre
challenge à relever."
Voir aussi, Casa Editions, Place de l'Eglise à Pigna
(20220). Tél : 04.95.61.74.28 (boutique) ou 04.95.61.76.57 (administration),
e-mail : contact@casa-editions.com
Pour en savoir plus :
http://www.casa-editions.com
D'après un article de Corse
Matin du 30 avril 2007, une médiathèque musicale a été inaugurée à Pigna.
"La Balagne dispose désormais d'un fonds sonore de plus de 800 heures
d'enregistrement, dont 400 heures sont consacrées aux joutes oratoires du
Chjama e rispondi qui font aussi revivre les voix de nos poètes disparus. Tous
ces documents sont centralisés à la médiathèque de Pigna qui vient d'être
inaugurée grâce à l'association E Voce di u cummune, présidée par Nicole
Casalonga, initiatrice du projet. Un projet qui a pu aboutir grâce au concours
de la collectivité territoriale de Corse. La structure, jouxtant les bureaux de
la société Casa Edition est l'aboutissement d'un long travail de recherche et
de compilation commencé dans les années 1975. La numérisation des documents a
commencé avec Mathieu Luzi qui a ensuite été relayé par Jean-Philippe
Guisani (chanteur du groupe Barbara Furtuna) encadré par Claude Belagamba,
professeur de langue et culture corse dont le travail consiste à référencer
tous les supports et à effectuer un classement des sujets par
thème."
Casa Editions est née en 1997 d'une aventure musicale commencée à Pigna trente
ans plus tôt par l'association E Voce di u Cumune. Creuset de tous les élans,
recherche, formation, expérimentation, facture instrumentale, échanges avec les
musiciens et les cultures d'ailleurs. La Casa Editions s'inscrit dans le créatif
caleïdoscope que composent la Casa Musicale, E Voce di u Cumune, Festivoce, Arte
di a Musica.
En septembre 2013, lors d'une arrêt à Pigna, nous avons fait la
connaissance de Marie qui tenait la boutique de Casa Editions. C'est une
boutique salon dans une petite cave voutée. Le plaisir de Marie est de faire
découvrir tous les artistes produits par Casa Editions et son enthousiasme fait
plaisir à voir. Elle a des goûts très sûrs et très variés. Elle est habituée à
rencontrer des touristes qui n'y connaissent strictement rien à la polyphonie et
si vous la laissez vous passer sur la chaîne hifi ses coups de cœur du moment,
vous pourriez bien repartir avec une collection complète de disques enregistrés
à Pigna. Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait mais en vacances, il faut savoir
partager le budget entre souvenirs gastronomiques et souvenirs musicaux ! Je me
suis néanmoins laisser tenter par un disque d'Antoine Ciosi "A Voce Piena" dont
j'ai toujours regretté de ne pas connaître le répertoire car il a longtemps été
pour moi un chanteur typique des ritournelles des années 60. Pas que ça
malheureuse ! L'affront à l'immense nom de la chanson corse est désormais en
partie réparé avec ce très joli disque de chansons anciennes et de
traditionnels. Un achat qui a du sens puisque c'est le seul disque que je citais
sur cette page dans mon court paragraphe consacré à
Antoine Ciosi. Donc je ne me contredis pas et j'achète un des best-sellers
de l'année 2008, un disque amoureusement présenté par Marie tombée sous le
charme d'Antoine. Je la comprends ! Nous avons passé un délicieux moment dans le
salon musical des Editions Casa et j'espère que tous ceux qui passent par Pigna
auront la chance de s'initier à la chanson corse en bénéficiant des précieux
conseils de Marie dont la passion pour les chanteurs et musiciens corses est
vraiment communicative.

Stages
de polyphonies corses
Les associations U Ponticellu et La Cour des Miracles en Oc' organisent depuis
2004 des stages de polyphonies corses où intervient Jacky Micaelli.
La
transmission, une constante évolution dans la mémoire immuable….
Les musiques traditionnelles, c’est à dire orales, contiennent une sève venue du
fond des âges, seule la parole, le son, donc l’oralité, en communiquent
l’essence spirituelle. Elle préserve le caractère vivant, mouvant de la
tradition. L’initiation grâce à laquelle elle se transmet requiert le contact
direct, d’homme à homme pour que passe l’influence spirituelle inséparable de
toute initiation.
La tradition est donc d’abord mémoire, ce sont nos racines vives, notre centre
de gravité. Que sommes-nous sans la mémoire de nos origines ? L’homme se
condamne à la mort spirituelle s’il coupe le lien de la tradition, de sa
tradition. La musique détient sa mémoire à elle. Ce sont les traditions
musicales, elle vit dans et par l’oralité.
Jacky Micaelli transmet la polyphonie corse depuis de longues années ….Dans ses
rencontres quotidiennes elle donne la polyphonie, son esprit son sens profond ,
à la fois présent , quotidien et à la fois immémorial ….comme un héritage que
son don lui permettrait de perpétrer .
Aujourd’hui les compagnies La Cour des Miracles en OC' à Marseille et U
Ponticellu à Bastia portent la nécessité de s’implanter géographiquement dans
les lieux où nous avons déjà posé des pierres depuis déjà 7 ans.
Ces stages s’adressent à un public hétérogène, nous souhaitons poursuivre le
mélange des confirmés avec les débutants. Cette pratique permet à chacun
d’avancer, car les débutants sont souvent portés par les autres, et Jacky en
profite pour approfondir l’apprentissage avec les plus anciens.

Nadine
Cesari : 0671863446
http://www.jackymicaelli.com/
L'association Cantu Nustrale organise des stages de chant polyphonique
corse ou grégorien en Castagniccia (Pruno).
Association Cantu Nustrale, Lieu dit Casette, 20213 Pruno. Voir leur site : http://polyphoniescorses.com/
Village
Harmony. Cette association américaine propose des mini-stages de chant aux groupes corses
de tous niveaux qui souhaitent découvrir le chant polyphonique géorgien,
enseigné depuis 20 ans par Franck Kane et/ou le chant nord-américain et sud
africain enseigné par Patricia Cuyler. Village Harmony est souvent basé à Canari dans le Cap Corse. Voir leur
communiqué de presse.
Pour en
savoir plus sur le prochain stage (été 2010) :
http://www.villageharmony.org/summercamp/2010/corsica.html
Centre musical de Calvi U Timpanu (8, rue St Antoine, La Citadelle 20260 –
Calvi, Tél. : 04 95 60 23 73 – 06 45 54 33 07, Mail. :
timpanu@wanadoo.fr)
Décembre
2012 Création d’un Atelier de Chant Adultes
Un atelier de
chant destiné aux adultes est ouvert dans le cadre des activités du Centre
musical de Calvi U Timpanu. Ces cours collectifs sont ouverts à des adultes
débutants ou ayant déjà travaillé leur voix.
Au programme : Travail du souffle et respiration, vocalises, développement de
l’écoute, apprentissage de chants solo et en groupe, monodie et polyphonie.
Les cours sont dispensés dans les locaux du Centre musical U Timpanu, Citadelle
de Calvi - Le jeudi de 19h à 21h
Les inscriptions sont à faire auprès d’Antoinette d’Angeli au 06 13 08 69 36 ou
au secrétariat du Centre musical au 06 45 54 33 07.
*Pour les élèves qui ne sont pas inscrits à une pratique instrumentale,
l’adhésion familiale à l’association est de 20 € pour l’année et la cotisation
est de 10 € la séance.
Une annonce : Corses en Bretagne ou Bretons
corsophiles (septembre 2014)
Heureux d'avoir découvert votre site... Pas encore fouillé toute la richesse
(c'est copieux !), mais je vous écris aussitôt car je pense que vous pourrez
m'aider dans ma recherche.
Je chante en breton et en gallo et je participe aussi à une chorale très
classique où nous avons chanté "Diu vi salvi Regina" (sûrement très mal, désolé
!)...et je me suis pris d'admiration pour la polyphonie corse et ses mélismes à
la "grégorienne".
Avec ma compagne nous allons chanter avec Jean-Etienne Langianni à Moissac
(ensemble Organum, musique ancienne), bientôt cette année à la Toussaint, comme
nous l'avions fait l'an dernier.
Mais une fois par an ne me suffit pas ! Et je n'ai pas rencontré (sauf un) de
Breton proche désireux de chanter corse (en apprentissage d'abord, et après,
pourquoi pas, en veillée en Bretagne).
Je suis sûr qu'il y en a ! J'ai d'ailleurs, il y a plusieurs années, rencontré
un chanteur originaire de Corse et vivant en Bretagne, mais je l'ai perdu de
vue...
Je suis en Bretagne Nord, Finistère Nord, pas loin de St-Pol de Léon et
Plouescat...
Pourriez-vous m'aider à trouver un chanteur de polyphonies corses qui résiderait
en Bretagne Nord, plutôt retraité pour avoir du temps libre, et qui accepterait
de travailler avec moi et un ami pour former au minimum un quatuor ?
Ma compagne chante aussi et nous avons un ami chanteur (une voix superbe !) en
Trégor qui était marin à la SNCM et a beaucoup chanté avec ses camarades corses
à bord et dans l'île (mais il est purement breton, même s'il en connaît bien
plus que moi sur le chant corse); il nous faudrait trouver au minimum un
quatrième, et qui connaisse bien la tradition corse, donc plutôt d'origine
insulaire...
Nous nous ferions un plaisir de construire un répertoire mi-corse mi-breton...
Merci de nous apporter votre concours !
Si vous êtes intéressé par cette annonce ou si vous connaissez quelqu'un
susceptible de correspondre à ce profil, vous pouvez
me contacter par e-mail
et je vous communiquerai les coordonnées de mon interlocteur.
UNE INSCRIPTION A L'UNESCO
Les
artistes et élus de l'assemblée de Corse on demandé l'inscription à l'UNESCO
de la polyphonie corse au titre de patrimoine immatériel de l'humanité. "Comme
tout ce qui est rare, le chant polyphonique traditionnel est fragile. Sa survie
repose en grande partie sur sa sauvegarde, insistent les artistes. Pour soutenir
cette démarche, le Centre de musique traditionnelles organisera les 22, 23 et
24 juin 2006, au Palais des congrès d'Ajaccio, les premières rencontres sur la
transmission du patrimoine immatériel. Les participants locaux, originaires du
continent et du monde entier, échangeront leurs réflexions et leurs
expériences. La Corse s'interroge, se prépare, avant de se confronte à une
avancée majeure, une étape historique qui devrait générer des moyens
financiers importants, susciter la mobilisation de la population. Le tout pour
atteindre un objectif fondamental : faire en sorte que la polyphonie se
chante."
Le mystère des polyphonies, dossier de Véronique Emmanuelli, Jean-Jacques
Gambarelli, Francesca Quilichini in La Corse Votre Hebdo, n° 195, du 23-29
décembre 2005, pp. 3-5.
En mai 2005, en application de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine
immatériel de l'Unesco (2003), Petru Guelfucci (www.vocedicorsica.com)
et Jean-Paul Poletti ont proposé au Conseil Exécutif de Corse de demander à
la France d'inscrire la polyphonie traditionnelle corse sur la liste du
patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente
(article 17 de la Convention ). En août 2005, l'Assemblée de Corse a
adopté, à l'unanimité, la proposition du Conseil Exécutif.
Afin d'initier une
réflexion sur les enjeux de cette inscription, le Centre de Musiques
Traditionnelles de Corse (www.musicorsica.com)
a organisé, les 22 et 23 juin 2006, à l'Eden Roc (Ajaccio), les premières
rencontres sur le thème: Patrimoine culturel immatériel et
transmission: La polyphonie corse traditionnelle peut-elle disparaître?
Entre 2005 et 2009, plusieurs actions ont été menées.
Un article de la Corse Votre Hebdo daté du 4 avril
2008, relance le débat : "La paghjella au range de joyau de
l'humanité" par Noël Kruslin, photos Pierre-Antoine Fournil et Mario
Grazi in La Corse Votre Hebdo, 4-10 avril 2008, n° 309, pp. 8-10).
L'article
explique l'évolution au sein de l'Unesco de la convention pour la protection du
patrimoine mondial vers un nouveau concept de patrimoine oral et immatériel. Il
souligne l'engouement de Petru Guelfucci et son épouse Michèle, qui président
l'association "Cantu in paghjella", association co-responsable avec le
Ministère de la culture du dossier d'inscription qui sera présenté fin 2008.
Enfin, il donne la parole à plusieurs chanteurs corses dont Jean-Paul Poletti
(également directeur artistique du Centre d'art polyphonique de Sartène),
Jean-Claude Acquaviva (A Filetta), Philippe Rocchi (I Chjami Aghjalesi et Voce
di Corisca) et Mai Pesce (Chjami Aghjalesi). Certains se félicitent de cette
démarche, d'autres émettent des réserves, voire une certaine méfiance sur
les risques de sanctuarisation ou d'uniformisation de la polyphonie. Voir
l'article (format pdf).
Voir le
reportage de TF1 au JT de 13heures du 13 mai 2008 sur la paghjella corse et
son classement possible au patrimoine immatériel à l’Unesco avec la
participation de Petru Guelfucci, Jean-Paul Poletti et A Filetta.
Voir aussi "Pour une reconnaissance des canti in paghjelle par l'Unesco"
par Sébastien Pisani, Corse Matin du 22 juillet 2008. Voir
l'article (format pdf).
L'auteur mentionne la publication d'un livre sur ce sujet : La polyphonie
corse peut-elle disparaître ? sous la direction de Michèle Guelfucci et
Dominique Salini, éditions Dumane.
Une inscription en 2009
Selon un communiqué du 1er octobre 2009,
le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, réuni à Abou Dhabi, a en effet considéré que douze éléments du
patrimoine culturel immatériel de huit pays nécessitaient des mesures urgentes
de sauvegarde, parmi ceux-ci la France pour laquelle le "Cantu in paghjella",
chant profane et liturgique de Corse.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
reconnait ainsi le fait que cette tradition orale insulaire est menacée.
Notons la définition qu’en donne l’organisation internationale qui est suivie
d’une des causes fondamentales des besoins de la protection octroyée : La
paghjella est une tradition de chants corses interprétés par les hommes. La
paghjella fait un large usage de l’écho et se chante a capella dans diverses
langues parmi lesquelles le corse, le sarde, le latin et le grec. Malgré les
efforts des praticiens pour réactiver le répertoire, la paghjella a
progressivement perdu de sa vitalité du fait du déclin brutal de la transmission
intergénérationnelle due à l’émigration des jeunes et de l’appauvrissement du
répertoire qui en a résulté. Si aucune mesure n’est prise, la paghjella cessera
d’exister sous sa forme actuelle, survivant uniquement comme produit touristique
dépourvu des liens avec la communauté qui lui donnent son sens véritable.
La paghjella est donc inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité
dans la catégorie "culturel immatériel" en octobre 2009.
Voir le
compte-rendu de 20 minutes.
Sur ce sujet, voir
le site Cantu in paghjella, extrêmement bien documenté, où se trouvent tous les documents de
l'inscription.
La constitution du dossier pour l'Unesco a permis de réaliser un inventaire des chants profanes et sacrés
de polyphonies traditionnelles tout en vérifiant que leur transmission aux
jeunes générations était lacunaire.
On a beaucoup parlé de la polyphonie corse au moment de son inscription, ce qui
n'est pas si courant.
La mise à disposition gratuite sur le site mentionné ci-dessus des enregistrements des messes des vivants et des défunts de Sermanu
par les plus belles voix de l'île, est une première action qui honore
l'association Cantu in paghjella.
La formation de maîtres d'art qui formeront à leur tour les jeunes générations
est aussi un noble projet, même si j'ai le sentiment que les parents, les
écoles de chant et les confréries n'ont pas attendu l'Unesco pour transmettre
leur passion.
Je me pose toutefois quelques questions. Fallait-il opposer les polyphonies
traditionnelles aux polyphonies contemporaines inspirées par la tradition ? Avec
les nouvelles technologies et les sites de partages en tous genre (vidéos,
musiques), y avait-il un risque réel d'oubli ?
Reste que le choix de sauver la paghjella parmi plusieurs dizaines d'autres
dossiers est à la fois un honneur pour la Corse et la "reconnaissance d'un grand
péril qu'il fallait enrayer" (dixit Terra Corsa n°29/2010).
"La pratique de la paghjella est en danger, son entrée au patrimoine
immatériel de l'Unesco, va nous permettre de faire en sorte de la sauver mais ce
n'est pas gagné d'avance, insiste Petru qui sera, avec d'autres, un
enseignant, une courroie de transmission de la tradition" (phrase extraite d'un
article de Corse Matin du 27 janvier 2010).
Sur ce sujet, voi l'article de Terra Corsa n° 29/2010 :
U cantu in paghjella,
patrimoine immatériel de l'humanité par Marie-Joseph Arrighi-Landini, photos
Jean Harixçalde, pp. 20-23
LA COMPILE
Cela fait longtemps que l'idée me trotte dans la tête de vous soumettre
sur cette page ma petite version de la compile corse idéale en 10 titres. Mais
il n'y a pas de compile idéale car chaque nouvelle découverte peut en
bouleverser l'ordre. Voici cependant quelques indispensables, choix arbitraire
et personnel, mes excuses par avances à ceux qui n'y figurent pas et dont je
respecte cependant le travail...
1 - 1976, un dimanche matin, c'est un 33 tours sur lequel figure un
pissenlit et qui porte le titre de "Liberta". Album de Canta U Populu
Corsu, j'ai 6 ans, je découvre la polyphonie avec papa. Le seul 33 tours que
j'ai conservé. Tous ses titres me rappellent mon enfance, en choisir un ?
Peut-être le dernier, "Lettera Di U Prigiuneru".
2 - 1992, mon premier CD corse acheté, celui de Petru Guelfucci, Isula.
Parce qu'il est flatteur de porter le nom d'un grand nom de la polyphonie corse.
Le début d'un grande collection et l'origine de ce site. Titre choisi : "Isula
Idea".
3 - 1994, l'époque de mes premiers concerts, Les Muvrini au Zénith et
la chanson qui me ferait lever le briquet : "Di".
4 - 12 juillet 1994 : Les Muvrini accompagnent Véronique Sanson sur
"Le temps est assassin". Dans le fond sur l'herbe, j'assiste au
concert des Francofolies de la Rochelle. S'il ne devait rester qu'une chanson au
monde, ce serait celle là...
5 - A Filetta, album "Si di me", titre : "Chjarura".
Réduire ce groupe à sa collaboration avec Bruno Coulais serait réducteur,
pourtant cette collaboration semble exemplaire et a donné de biens beaux
albums. Je suis complètement hypnotisée par le charisme de Jean-Claude
Acquaviva, sa voix si particulière, sa douleur dans l'expression artistique.
6 - Isula (Isulamea) : un disque qui me semble typiquement "corso-parigo-branchouille"
mais que j'adore, et tout particulièrement "Granelle d'Amore",
berceuse composée et chantée par Joseph Figarelli, avec la participation des Surghjenti; si un jour j'ai des enfants, ils n'y
couperont pas !
7 - Tessi Tessi de l'album éponyme de Voce Ventu & Mieko Miyazaki
pour ce lien si fort que j'ai fait mien entre deux îles la Corse et le Japon et
parce que la polyphonie n'est jamais aussi riche que lorsqu'elle se
mélange à d'autres cultures.
8 - Giramondu : Album Mediterraniu, je ne peux jamais choisir entre "Un
cantu per a terra", pour son côté amour de la terre, et "Mez'a sti
canti" pour son solo de guitare et batterie et "ces chants, parfois
offrandes, parfois louange, parfois tribaux. Toujours comme une colonne directe
de dialogue entre la terre et le ciel", dixit ES qui a tout compris de
la polyphonie. En hommage à notre nouvelle terre d'accueil.
9 - Mai 2004, le tour du cap corse et des tours génoises avec un concert
à Bastia de L'Arcusgi à fond les ballons...Association parfaite de l'image et
du son, n'importe quel extrait du concert.
10 - Diu Vi Salvi Regina : parce que l'hymne doit forcément clôturer.
DVD
3 DVD sur la polyphonie corse de Francesca Campana
Un Locu un Cantu una Memoria / Le Patrimoine comme mémoires du futur : 13 PAGHJELLE, 2008
Le montage de 13 Paghjelle (Carl Anto Guastalli, 2007) à l’occasion
de l’installation du Parcours Sonore à travers l’architecture et le
paysage de Taglio (Francesca Campana, 2006).
Créations dans u versu taglincu par les chanteurs de Tagliu. Publication : [TaglioIsolaccio] : Tras Territor Soni [production, édition, distribution]
Description matérielle : 1 DVD vidéo monoface simple couche (25 min) : 16/9, coul. (PAL), son,
stéréo. Auteur(s) : Campana Francesca, réalisatrice.
Sujet(s) : Polyphonies traditionnelles corses. Thème(s) : Musique.
Genre : non fiction Circuit de distribution : édition vidéo commerciale
REGARDS CROISES, 2009
La problématique du classement du Cantu in paghjella sur la liste
d’urgence à la veille de sa reconnaissance par l’UNESCO au rang de
Patrimoine Culturel Immatériel (le 30 Septembre 2009). Entretiens
filmés des groupes sur les notions de : Patrimoine Culturel Immatériel,
transmission, problématique de l’UNESCO : Alba, Spartimu, Tavagna, a
Ricuccata, Petru Guelfucci, Jean Paul Poletti, Paulu Santu Parigi, i Cunfratelli, Isulatine, a Filetta, Canta u Populu Corsu, Barbara Furtuna, a Cumpagnia.
Publication : [TaglioIsolaccio] : Tras Territor Soni [production, édition, distribution].
Description matérielle : 2 DVD vidéo monoface simple couche (1 h 15
min, 44 min) : 16/9, couleur. (PAL), son, stéréo.
Auteur(s) : Campana Francesca, réalisatrice.
Sujet(s) : Polyphonies traditionnelles corses Histoire et critique
Patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Thème(s) : Musique.
Genre : non fiction. Circuit de distribution : édition vidéo commerciale
MEMOIRE VIVE, 2011
Ce document, en hommage à Philippe de Mari (dettu Pippo), rend
compte du travail engagé depuis Mars 2010 par les chanteurs de la communauté pour la reconstitution, la sauvegarde, la réappropriation et la transmission du patrimoine polyphonique de Tagliu: a messa in paghjella.
Par delà la recherche d’un son, élément constitutif du versu, les
chanteurs conçoivent
ce patrimoine comme la recherche d'un lien avec leur environnement quotidien, l'être ensemble et la
mise en valeur d’un héritage commun.
Les répétitions sont enregistrées entre Septembre et Novembre 2010 dans les Églises San Michele
di l'Isulaccia et San Mamilianu di Tagliu.
Publication : [TaglioIsolaccio] : Tras Territor Soni [production, édition, distribution].Description matérielle : 1 DVD vidéo monoface simple couche (25 min) : 16/9, couleur. (PAL),
son, stéréo
Auteur(s) : Campana Francesca, réalisatrice.
Sujet(s) : Polyphonies traditionnelles corses Histoire et critique Patrimoine oral et immatériel de
l’humanité.Thème(s) : Musique. Genre : non fiction.
Circuit de distribution : édition vidéo commerciale
Les 3 DVD sont consultables à la BNF : Notice n° : FRBNF42547402. Exemplaire et cote : VDVD 68504 support : DVD vidéo
Tolbiac Rezdejardin magasin Salle P (type de place audiovisuelle (vidéo/son)). A la phonothèque du Musée de la corse.
Prochainement à la : Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses.
M3C Adresse : Tras Territor Soni, 20230 Taglio Isolaccio
Lien du blog : http://trasterritorsoni.blogspot.fr/



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Notes de l'auteur :
Logo de cette page avec l'aimable
autorisation de Bruno Vellutini/Peuples de Méditerranée.
Cette page est une présentation non exhaustive de quelques groupes et chanteurs
corses.
Dans la mesure du possible, j'achète tous les disques présentés (pas de
service presse malheureusement), ce qui explique que toute la production musicale corse ne figure pas sur cette page car je ne
peux pas tout acheter ! Toutefois si votre groupe ne figure pas sur cette page,
vous pouvez m'écrire.
©
2002-2015 Réalisation
et Conception Carole Guelfucci
Dernière modification le
23/10/2015